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Ménage informatique du ministre Coiteux - Une excellente idée, mais incomplète (SPGQ)

QUÉBEC, le 19 mars 2015 - Le Syndicat de professionnelles et professionnels du gouvernement du Québec (SPGQ) se réjouit du grand ménage du printemps souhaité par le président du Conseil du trésor, Martin Coiteux, en matière de contrats informatiques gouvernementaux. Cependant, le SPGQ se montre sceptique quant aux moyens déployés, craignant que l’opération ne se révèle qu’une petite séance d’époussetage.

Le président du SPGQ, M. Richard Perron, voit d’un bon œil la volonté du ministre Coiteux de confier des mandats au Vérificateur général et à l’Unité permanente anticorruption (UPAC), et ce, tant pour vérifier la conformité des processus contractuels que pour formuler des recommandations au gouvernement afin de lutter plus efficacement contre les pratiques illégales dans l’octroi et la gestion des contrats informatiques du secteur public.

Toutefois, sans remettre en question la volonté de M. Coiteux d’enrayer la corruption et la collusion dans le secteur informatique gouvernemental, M. Perron se questionne sur l’efficacité d’un tel plan de match incomplet. « Rien ne changera si rien n’est fait pour rebâtir l’expertise interne et réduire la dépendance de l’État à l’égard des firmes privées en informatique », note le président du SPGQ.

À cet effet, M. Perron rappelle les efforts de la fonction publique ontarienne qui, depuis 2003, a converti 1 519 emplois de consultants externes (incluant 1 335 consultants en informatique), travaillant pour le gouvernement de l’Ontario, en emplois dans la fonction publique ontarienne. « Le gouvernement de l’Ontario a vu juste, car le geste a généré des économies permanentes d’environ 60 millions $ par année », souligne Richard Perron.

Par ailleurs, le SPGQ dénonce la décision d’appliquer un régime amaigrissant de 200 millions $ sur cinq ans au Centre de services partagés du Québec (CSPQ), le plus grand donneur de contrats informatiques du gouvernement. « Voilà une excellente idée pour amplifier le bordel informatique et détériorer davantage l’expertise interne », ironise le président du SPGQ.

« Comment le président du Conseil du trésor peut-il affirmer vouloir reprendre le contrôle à l’interne lorsqu’il ampute le CSPQ de 200 millions $ sur cinq ans ? Pourtant, avec une telle somme, il y aurait de quoi regarnir l’expertise interne en pourvoyant des centaines de postes d’experts en informatique », déplore M. Perron.

La protectrice du citoyen, Raymonde Saint-Germain, relevait en 2014 de multiples ratés en informatique au sein de l’État, des erreurs coûteuses et des conséquences graves pour les citoyens. L’ancien vérificateur général du Québec, Renaud Lachance, observait en 2011 que deux tiers des projets informatiques menés par le gouvernement sont des fiascos. « Malgré cela, les mêmes remèdes sont encore appliqués aux mêmes maux. La seule garantie avec une telle médecine, c’est celle d’obtenir les mêmes résultats désastreux. Une enquête publique sur l’informatique apparaît donc essentielle », conclut M. Perron.

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