La présidente de la CSQ soutient que c’est profondément choquant de voir le gouvernement Legault ouvrir aussi largement les cordons de la bourse pour que des médecins spécialistes viennent faire le travail de travailleuses et travailleurs de la santé bien moins rémunérés et qu’on refuse de compenser pleinement pour les risques assumés dans la crise actuelle.
« Cette situation met en lumière les problèmes fondamentaux de notre système public de santé, faisant ressortir les mauvaises conditions de travail que subit depuis trop longtemps l’ensemble du personnel de la santé et des services sociaux. Le sous-financement chronique des CHSLD dure depuis des années et il a été aggravé au cours des dernières années par la réforme Barrette, qui est venue réduire encore plus les ressources financières et humaines », dénonce Sonia Ethier.
Une iniquité injustifiée
La présidente de la FSQ-CSQ, Claire Montour, mentionne que, pendant que l’on fait des offres d’une telle générosité aux médecins spécialistes, plusieurs travailleuses et travailleurs de la santé, qui sont sur la ligne de feu depuis le début de la crise, n’ont droit qu’à des primes de 4 % ou de 8 %.
« On envoie du personnel donner des soins à domicile, sans aucune protection, et, en plus, on a le culot de leur demander d’attendre avant de savoir s’ils auront droit à la prime de 8 %, selon que le patient aura été testé positif ou non à la COVID-19. C’est totalement ridicule. Il y a même des travailleuses et des travailleurs qui se trouvent actuellement sous appareil respiratoire et qui luttent pour leur vie après avoir été infectés dans le cadre de leur travail. Tout cela pour une maigre prime de 8 %, qui représente environ 1,79 dollar l’heure ! », rapporte Claire Montour.
Une situation qui n’est pas surprenante
Sonia Ethier et Claire Montour expliquent que le gouvernement ne devrait pas être surpris s’il peine à trouver du personnel pour travailler dans les centres d’hébergement et de soins de longue durée (CHSLD) quand on maintient des conditions de travail déplorables depuis des années.
« La situation actuelle n’a pas été créée par la crise, mais bien plutôt par des politiques gouvernementales d’austérité qui durent depuis 25 ans. Encore aujourd’hui, plutôt que de reconnaître ce fait et corriger l’injustice commise envers le personnel de la santé en lui offrant un meilleur traitement, on préfère appeler à la rescousse des médecins spécialistes rémunérés à 2 500 dollars par jour, tout en les assurant qu’ils n’auront pas à laver les planchers », conclut Sonia Ethier.
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