« En se disant ouvert à modifier l’échelle salariale de certains employés de l’État, Martin Coiteux préconise enfin une des solutions que nous proposons depuis le début des négociations, voire depuis des années », explique Richard Perron, président du SPGQ. « Les structures salariales de l’État québécois sont révolues, elles datent des années 80. Nous le répétons depuis longtemps : la sous-traitance coûte cher aux contribuables. Pour que celle-ci puisse diminuer, il faut encourager les travailleurs de talent et les experts, à venir travailler dans la fonction publique. Et pour cela, les salaires doivent être à la hauteur de l’expertise de ces professionnels », explique-t-il.
Rappelons que le gouvernement propose, dans les présentes négociations, un gel salarial de deux ans et des augmentations de 1 % pour chacune des trois années suivantes. Ces demandes sont inacceptables, selon le SPGQ. En ouvrant la porte à une éventuelle modification des échelles salariales pour certaines catégories de fonctionnaires, le gouvernement tendrait-il une perche aux expertes et experts de l’État ?
« Le diable est dans les détails. Il faut voir quelles seront les modifications proposées par M. Coiteux et son équipe de négociateurs. Le président du Conseil du trésor affirme qu’il y a des incohérences dans les échelles salariales et qu’il est prêt à en discuter avec les syndicats. Une belle preuve d’ouverture qui devra cependant se transformer en offre concrète aux tables de négociation », soutient Richard Perron.
Selon le SPGQ, il est impératif de revaloriser l’expertise gouvernementale. En offrant des salaires compétitifs et en encourageant une nouvelle génération de travailleurs à venir faire carrière au sein de l’État québécois, le gouvernement s’assurera d’offrir des services publics de qualité à la population, tout en éliminant le gaspillage lié à la sous-traitance. Cela contribuera aussi à se prémunir contre la collusion et la corruption dont les contribuables québécois ont été victimes selon les révélations de la Commission Charbonneau. Pour ce faire, le gouvernement devrait prendre l’exemple de bien d’autres juridictions qui multiplient les efforts pour maintenir l’attractivité de la fonction publique.
« Je le répète, le gouvernement doit cesser de percevoir les salaires de ses employés comme des coûts, mais plutôt comme un investissement dans une expertise qui assure la saine gestion de services publics efficaces et qui prémunit le Québec contre la collusion et la corruption », conclut le président du SPGQ.