Édition du 17 décembre 2024

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Santé

Manifestation contre la réorganisation des laboratoires en Estrie : OPTILAB comporte des risques nombreux sans offrir de réels avantages (APTS)

GRANBY, QC, le 8 juin 2016 - Devant les risques que représente le déploiement improvisé du projet de réorganisation des laboratoires connu sous le nom d’OPTILAB, l’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS) réclame un moratoire sur le transfert des analyses de laboratoires dans tout le Québec. Dans la région de l’Estrie, la grande majorité des analyses réalisées dans une dizaine de laboratoires dits associés serait transférée vers le laboratoire serveur situé au site Fleurimont du Centre hospitalier universitaire de Sherbrooke (CHUS).

« Les laboratoires associés qui sont situés dans plusieurs villes secondaires de la région occupent une place importante en Estrie, affirme Emmanuel Breton, responsable politique pour l’APTS en Estrie. Ils fournissent de précieux services à la population pour les prélèvements et le traitement des échantillons. Le plan du gouvernement de transférer plus de 70 % de ces prélèvements effectués dans différents points de services de la région vers le site Fleurimont constitue une menace pour la qualité des services à la population. »

À l’heure actuelle, chacun des laboratoires traite 95 % des prélèvements de son territoire et seulement un faible pourcentage des prélèvements est envoyé vers un autre laboratoire. Cette proximité entre le corps médical et les laboratoires permet un diagnostic et un traitement rapides et efficaces. Avec l’implantation d’OPTILAB, les technologistes médicales représentées par l’APTS craignent la dégradation des échantillons soumis à des délais et à des conditions de transport parfois difficiles. En Estrie, les laboratoires associés sont en moyenne à 75 minutes d’auto du laboratoire serveur. « Il n’y a aucun protocole pour assurer la traçabilité, le transport sécuritaire et la réception appropriée des échantillons, ni non plus pour assurer le respect des délais requis par notre ordre professionnel et une transmission efficace des résultats des analyses. De plus les systèmes informatiques ne sont pas harmonisés, ce qui occasionnera des coûts supplémentaires pour rendre ces systèmes compatibles, qui s’ajouteront aux dépenses récurrentes pour le transport », affirme Emmanuel Breton.

Autre inconvénient non-négligeable dans une région comme l’Estrie : la réforme risque d’entraîner des pertes d’emplois. « On nous rassure en nous disant que les postes ne seront abolis que par attrition. Or, la moyenne d’âge dans les labos est inférieure à 40 ans, donc bien loin de la retraite », rapporte le porte-parole syndical. Il y a donc lieu de craindre une perte d’expertise locale puisque les gens formés iront travailler ailleurs.

Comme il y a des risques sérieux associés à cette opération de centralisation sans qu’il n’y ait de véritable économie à en espérer, pourquoi imposer un stress supplémentaire aux patients qui sont en attente de résultats pour un diagnostic ou un traitement ? Pourquoi s’exposer à devoir reprendre certains prélèvements perdus ou détériorés ? Devant ces questions et bien d’autres restées sans réponse, l’APTS a choisi de réclamer un moratoire sur le déploiement d’OPTILAB. En appui à cette demande, une pétition est en ligne sur le site de l’Assemblée nationale. À l’instar de leurs collègues des autres régions, les technologistes de l’Estrie font appel à la population pour recueillir des signatures au cours des deux prochains mois.

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