« Après 18 mois, le seul plan d’action que nous ayons de ce gouvernement est celui adopté par le gouvernement précédent (libéral), un plan que les groupes et le PQ avaient pourtant jugé incomplet », a déploré Sidney Ribaux, directeur général d’Équiterre. « Qui plus est, plusieurs mesures prévues dans ce plan sont toujours en attente… du nouveau plan ! Il devient donc urgent que le gouvernement adopte son propre plan ; chaque jour qui passe rend plus difficile l’atteinte d’un objectif, quel qu’il soit, sur l’horizon 2020 », a-t-il ajouté.
« Voilà maintenant plus de deux ans que nous sommes sans bilan sur les mesures de lutte aux changements climatiques, a déclaré André Bélisle de l’AQLPA. Il nous faut un bilan annuel de mise en œuvre pour le PACC 2020. Il faut aussi publier régulièrement les tendances des émissions d’ici 2020 et pourquoi pas organiser un sommet national sur la lutte aux changements climatiques », a-t-il conclu.
« Nous déplorons l’approche à deux vitesses du gouvernement : la voie rapide pour le développement de l’industrie pétrolière et la voie de service pour la réduction de la dépendance au pétrole, a affirmé Philippe Bourke du Regroupement national des conseils régionaux de environnement (RNCREQ). On attend toujours une stratégie pour atteindre l’objectif de réduction de la consommation de pétrole de 30 % d’ici 2020 conformément aux engagements pris par le PQ lors des dernières élections. »
« Nous sommes dans le noir sur l’utilisation de dizaines de millions de dollars du Fonds Vert, a affirmé Karel Mayrand de la Fondation David Suzuki. Par exemple, en juin 2012, le gouvernement précédent avait annoncé que les deux tiers du Fonds vert allaient être consacrés au développement des transports collectifs d’ici 2020, soit au moins 250 M$ par an. Or, la Stratégie nationale de mobilité durable prévoit n’y consacrer que 132 M$ par an. Où va le reste de l’argent ? Le dernier budget n’apporte pas de réponse à cet égard », a-t-il conclu.
Les groupes rappellent en terminant que le gouvernement du Québec ne s’est toujours pas donné de stratégie énergétique et déplorent que les décisions en matière d’énergie et de climat continuent d’être prises à la pièce, sans vision d’ensemble.
À cet effet, les groupes soulignent que le rapport de la Commission sur les enjeux énergétiques, dévoilé la semaine dernière, confirme l’importance de la lutte contre les changements climatiques pour l’avenir du Québec, tout en étant très incisif sur l’importance d’un virage majeur et rapide. « La Commission estime qu’en l’absence de nouveaux moyens draconiens pour réduire les émissions, même l’objectif légal [de 20%] ne sera pas atteint. »
Les groupes écologistes rappellent enfin que les sondages confirment régulièrement que le climat est une préoccupation importante des Québécois. Il n’est donc pas surprenant que tous les partis représentés à l’Assemblée nationale aient des engagements ambitieux en matière de lutte aux changements climatiques. Ils doivent travailler de concert pour les réaliser.