La scène fut partagée par une vingtaine d’artistes et de militants représentants des cinq continents : Bolivie, Brésil, Canada, Équateur, Espagne, États-Unis, France, Haïti, Honduras, Inde, Maroc, Nigeria, Pérou, Philippines, Royaume-Uni (Irlande).
Lors de cette soirée animée par Christian Vanasse, membre des Zapartistes, les spectateurs étaient invités dans un espace de convergence où les luttes globales et la solidarité internationale sensibilisent, rassemblent, et incitent à la prise de décision et à l’action.
Plus spécifiquement, c’est le libre-échange, l’extractivisme et le pouvoir omnipotent des entreprises transnationales qui furent dénoncés à travers les discours des militants francophones, anglophones et hispanophones. Les performances artistiques de danse, de chant et de poésie traduisaient, quant à elles, la douleur ainsi que la force qui surgissent des drames humains vécus à travers le monde.
Parmi les moments mémorables, on retrouve notamment le discours du militant nigérian Isaac Asume Osuoka qui remémore le passé et dénonce le présent du continent africain, tous deux lourds de tragédies humaines et écologiques : la traite des esclaves, la division de l’Afrique entre les grandes puissances colonisatrices, la destruction des communautés africaines, les génocides, l’exploitation des ressources par les entreprises transnationales et la destruction des terres habitées et habitables. La performance de Mykalle Bielinski, un mélange évocateur d’image et de chant, dénonçant le projet de pipelines au Québec fut aussi riche en émotions donnant des frissons aux spectateurs.
Au regard de cette soirée, le système capitaliste apparaît comme un système corrompu aliénant et piégeant les individus qui peinent à se libérer de son lourd filet. Il est indéniable que pour les militants, la domination du néo-libéralisme est un fléau à éradiquer au plus vite. L’économie globalisée a de graves répercussions sur les êtres humains ainsi que sur l’environnement. Cela doit changer.
Enfin, pour reprendre les paroles inspirantes de Viviane Michel, représentante des Femmes autochtones du Québec : « La Terre ne nous appartient pas, nous appartenons à la Terre. Notre devoir est de la protéger (…), car on se nourrit de ce que la Terre nous offre. »
Tous les êtres humains de par le monde partage cette même responsabilité avec les premières nations. Nous devons sauvegarder la Terre pour les générations futures. Les luttes des autochtones sont bel et bien nôtres et nous devons prendre place et agir pour changer les choses concrètement. Dans l’optique d’une lutte collective, globale et planétaire, soyons des « bêtes féroces de l’espoir » (Gaston Miron) et scandons tous en cœur : Ya Basta !