Ce 5e Sommet réunissait tous les chefs d’État des Amériques, à l’exception de Cuba. La présence de madame Hilda Solis, secrétaire d’État du travail du gouvernement états-unien, a toutefois laissé planer des espoirs de changement dans la politique du gouvernement Obama face aux droits des travailleuses et des travailleurs.
Dans un plaidoyer inspirant, Victor Baez, secrétaire général de la Confédération des syndicats des Amériques (CSA), a souligné l’insuffisance des dispositions prévues dans le projet de Déclaration du Sommet des chefs d’État. Selon monsieur Baez, les travailleurs ont besoin de commerce juste plutôt que de libre commerce et ne doivent pas être ceux qui paient pour maintenir en place le système actuel.
Perte de 50 millions d’emplois
Rappelons que l’Organisation internationale du travail (OIT) prévoit qu’environ 50 millions d’emplois seront perdus d’ici la fin de l’année 2009. Il est odieux de tenter de culpabiliser les travailleurs, et particulièrement les organisations syndicales, en leur demandant des concessions sous prétexte d’une crise dont ils ne sont pas responsables. Déjà, avant que la débâcle financière n’atteigne les pays riches et n’engendre une crise économique mondiale, ils étaient les premières victimes d’une crise multidimensionnelle, plus particulièrement au regard de ses volets alimentaire, social et énergétique.
Guy Ryder, secrétaire général de la Confédération syndicale internationale (CSI), a informé les délégué-es du contexte de gouvernance global dans lequel s’ouvrira le 4e Sommet des Amériques à la suite de la rencontre du G20 à Londres au début du mois d’avril. Lors de cet événement, les 20 dirigeants ont réaffirmé leur rôle central pour sortir de la crise et « revenir à la normale ». Particulièrement, ils ont décidé de renflouer les coffres du Fonds monétaire international (FMI) afin de stimuler la sortie de crise. Or, dans cette institution, les pouvoirs de décision sont proportionnels à l’argent investi par les différents pays, ce qui aura certainement un impact sur les solutions qui seront avancées et les conditions auxquelles seront soumis les pays qui devront s’endetter auprès du FMI.
Pour Louis Roy, premier vice-président de la CSN, les organisations syndicales devront reprendre les propositions avancées par le mouvement syndical à Trinidad et Tobago, lors du 2e Forum social québécois (FSQ), qui aura lieu du 9 au 12 octobre 2009 à Montréal.
Enfin, devant la volonté du gouvernement canadien d’entreprendre dans les Amériques de nouvelles négociations commerciales, la CSN réitère l’importance de revoir le modèle de libre-échange inspiré par l’ALENA. Pour Louis Roy, ce type de commerce vient consacrer le libéralisme économique tout en niant les droits fondamentaux des travailleurs et des travailleuses. Il invite le gouvernement canadien à rebrousser chemin tout particulièrement dans les négociations avec la Colombie, pays où des centaines de syndicalistes et de militant-es des droits humains sont lâchement assassinés à chaque année.
En plus de monsieur Louis Roy et de Nathalie Guay, conseillère syndicale à la CSN, Pierre-Yves Serinet, coordonnateur du Réseau québécois sur l’intégration continentale (RQIC) et Gisèle Bourret, de la Fédération des femmes du Québec (FFQ) participeront également à ce 4e Sommet des peuples des Amériques qui débute le 16 avril.
Deux événements d’importance ont été organisés en marge de ce Sommet. Le premier événement est le Forum des travailleuses et travailleurs des Amériques, qui a débuté le 15 avril et qui a été suivi du Sommet des peuples des Amériques.
Date : 17 avril 2009
Source : CSN