Édition du 29 octobre 2024

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Syndicalisme

Les négociations sont rompues entre le SCEP et Résolu dans le secteur de la forêt

ROBERVAL, QC, le 3 juin 2013 - Après seulement quelques heures de rencontre, la négociation pour établir le modèle des opérations en forêt a été rompue, plus tôt aujourd’hui. Le Syndicat canadien des communications, de l’énergie et du papier (SCEP-FTQ) demande dès maintenant la nomination d’un conciliateur dans le dossier. « Il faut absolument trouver des solutions pour avancer ce dossier épineux et complexe », a déploré Renaud Gagné, vice-président du SCEP-Québec.

Soulignons que ces pourparlers découlaient du mémoire d’entente signé en 2011 selon lequel les parties devaient renégocier la convention collective en commençant par le secteur de Mistassini sur trois points précis : la détermination de l’employeur, la protection des accréditations et la stabilité des emplois. Cette stabilité d’emploi inclut les bois achetés aux enchères par Résolu et la reconnaissance de service des propriétaires opérateurs d’équipements forestiers. Rappelons que les chambardements législatifs découlant de la mise en place du nouveau régime forestier sont venus modifiés l’organisation et la distribution du travail en forêt, menaçant et fragilisant du même coup, les emplois syndiqués des membres du SCEP. C’est d’ailleurs en raison de ces modifications, que le syndicat a du faire valoir le droit de reconnaissance des années de service de ses membres devant l’arbitre Denis Gagnon, plus tôt cette année, droit que le tribunal d’arbitrage a reconnu. Cependant, Résolu est en révision judiciaire de cette décision et une audition est prévue ce vendredi.

Pour illustrer ses craintes, le SCEP donne en exemple le territoire qui approvisionnait l’usine de Mistassini (UAF 27-51). Des 830 000 mètres cubes de bois qui étaient récoltés par nos membres syndiqués, il ne restera plus que 550 000 mètres cubes en raison de la forêt mise aux enchères et de la réduction de la possibilité forestière. En terme concret, cette situation menace donc entre 30 et 40% des emplois syndiqués dans ce secteur.

« Ce que nous prévoyons, de notre côté, c’est que ces volumes seront rachetés par des sous-traitants qui couperont de leur côté dans les conditions de travail et revendront par la suite en grande partie à Résolu. Nos membres qui ont de l’expertise et des compétences se retrouveront probablement dans ces emplois non syndiqués et amputés d’une bonne partie de leurs conditions de travail actuelles. Quel genre de développement voulons-nous vraiment faire au Québec en encourageant une main d’œuvre à rabais ? », a dénoncé Renaud Gagné.

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