« Les masques sont tombés », déclare Benoit Jugand. « Il aura fallu trois ministres des Transports différents pour arriver au résultat souhaité par le premier ministre. Les chauffeurs ne sont pas dupes. Ils savent que la valeur de leur permis diminuera, ils savent qu’ils ne seront pas compensés, ils savent qu’Uber viendra leur voler le pain de la bouche aux heures les plus achalandées et ils savent que ce n’est pas équitable. »
Quotas par agglomération
En s’entendant avec Uber sur un plafond d’heures, le gouvernement a mis à mal le système de quotas par agglomération, alors qu’aucun nouveau permis n’a été émis à Montréal depuis 2003. Ça représente l’ajout de plus 1000 voitures dans la circulation. « Comment le gouvernement pourra-t-il surveiller qu’Uber respecte ces heures, quelles amendes seront prévues ? Où ira l’argent prévu en compensation, le 45 cents par course ? Dans les poches des intermédiaires ou dans celles des 22 0000 taxieurs qui seront appauvris », s’interroge Benoit Jugand.
Responsabilité gouvernementale
Le processus politique a également manqué d’équité, alors que les taxieurs ont maintes fois fait valoir leur point de vue en public à l’Assemblée nationale. « Le gouvernement a négocié dans l’ombre avec une seule entreprise les conditions d’appauvrissement de ceux-là même qui ont agi en public dans la maison des lois. C’est une trahison et c’est une honte », conclut Benoit Jugand.