« Malgré les récents événements, les autorités municipales et la nouvelle administration Coderre ne semblent pas avoir tiré des leçons et posé des gestes pour protéger les contribuables montréalais de nouveaux » a déclaré M. Émond.
Dénonçant ce qu’il considère comme une proximité inquiétante entre la Ville et les firmes de génie-conseil, le représentant des ingénieurs de la ville a donné plusieurs exemples démontrant avec éloquence la dépendance de plus en plus importante de Montréal envers les firmes de génie privées, et ce, autant dans la réalisation des travaux d’infrastructure que dans la planification stratégique.
Ainsi, la ville a confié à un employé de la firme de génie-conseil Groupe SM le soin d’élaborer une planification hautement stratégique visant l’ensemble des 486 projets d’infrastructures municipales sur l’ensemble des 19 arrondissements pour les 5 prochaines années.
« Permettre aux firmes de génie conseil d’avoir accès à ce document de planification stratégique, c’est planifier le retour de la collusion » déclare M. Émond qui a rappelé du même souffle que la vulnérabilité de la Ville face aux grandes firmes de génie conseil est l’une des composantes importantes qui ont contribué à la création d’un climat propice à la corruption et à la collusion. »
Rappelant qu’au sein d’une municipalité, le secteur de l’ingénierie joue un rôle central qui influence grandement l’état des finances publiques et qui détermine la qualité des services offerts aux citoyens, André Émond souligne que rien n’est mis en place à la Ville pour conserver l’expertise et offrir aux ingénieurs municipaux des projets stimulants. Au contraire, le modèle administratif actuel pousse les ingénieurs expérimentés à quitter leurs fonctions accentuant la vulnérabilité de la Ville devant les entrepreneurs et les firmes de génie-conseil.
« Pourtant, la valeur ajoutée de l’ingénieur de la ville n’est plus à faire. L’expertise qu’ils ont accumulée permet d’assurer un meilleur contrôle des fournisseurs de services et permettent d’éviter des erreurs techniques graves et coûteuses » a conclu André Émond.
À propos du SPSPEM
Fondé en 2002 à la suite des fusions municipales sur l’île de Montréal, le Syndicat professionnel des scientifiques à pratique exclusive de Montréal regroupe près de 450 ingénieurs, arpenteurs-géomètres, chimistes et médecins vétérinaires œuvrant à l’emploi de la Ville. Outre de défendre les intérêts professionnels de ses membres, le SPSPEM travaille à maintenir des relations de travail efficaces et harmonieuses avec l’employeur dans le but de favoriser une prestation de services professionnels de qualité aux Montréalaises et Montréalais.