Qu’en est-il des générateurs de vapeurs radioactifs à Gentilly-2 ?
Tout comme les générateurs ontariens, ceux de G-2 servent à faire circuler l’eau de refroidissement du réacteur nucléaire et de ce fait reçoivent une eau qui a été en contact avec le cœur du réacteur. L’eau collecte la radioactivité émise par le réacteur et au fil des ans transforme les tubes situés à l’intérieur des générateurs en véritables déchets radioactifs. Ces tubes sont tellement radioactifs qu’ils sont jugés impropres au recyclage des métaux tant par l’industrie que par la CCSN. C’est la raison pour laquelle la compagnie Bruce devra ramener au Canada les déchets radioactifs de ses générateurs dont elle souhaite réduire le volume en Suède. On évalue à 450 tonnes le volume des déchets radioactifs ici en cause. Ceux-ci sont essentiellement constitués par le compactage des tubes radioactifs.
Les générateurs de vapeur doivent inévitablement, un jour ou l’autre, être remplacé parce qu’ils deviennent dangereux. Par exemple, on a récemment appris que les générateurs de vapeur du Candu d’Embalse en Argentine allaient être remplacés. Ils sont de la même mouture que ceux de Gentilly. Est-ce que les générateurs de vapeur de G-2 sont en meilleur état que les autres ? Lors de l’audience de la CCSN du 10 décembre 2010 sur le projet de réfection de G-2, on a appris quel’aptitude au service des générateurs de G-2 est validée jusqu’en mai 2012. Il faudra donc les remplacer. Dans combien de temps et à quel coût ?
Il faut savoir que pour extraire les 4 générateurs du réacteur de G-2, il faudra faire 4 trous énormes dans le plafond du confinement du réacteur fabriqué avec 1 mde béton armé, affaiblissant ainsi sa structure.
Lors du BAPE de 2005 sur G-2, un document réalisé pour le compte d’Hydro-Québec par la firme Haggler et Bailly suggérait que dans l’éventualité d’une réfection de G-2 les générateurs de vapeurs soient remplacés. M. Rhéaume, représentant d’Hydro-Québec, avait affirmé alors que s’il fallait remplacer les générateurs de vapeur, le projet de réfection du réacteur serait financièrement inacceptable. Ce qui fait que, dans le projet actuel de réfection de G-2, on camoufle cette opération pour en reporter les coûts à une date ultérieure pour rendre un projet financièrement inacceptable plus digestible par les québécois. Ainsi, dans quelques années après la réfection de G-2, les québécois devront inévitablement assumer ces dépenses.
Hydro-Québec reste très silencieuse sur ce dossier. C’est vraiment inquiétant pour le coût supplémentaire qui s’ajoutera à la facture déjà énorme du projet de reconstruction. Mais ce n’est pas grave…, ce sont les clients et actionnaires d’H-Q et les générations futures qui payeront plus tard pour ce projet catastrophique imaginé par quelques ingénieurs et techniciens nucléaires d’H-Q, sous la supervision complice d’EACL et de la CCSN, peu soucieux du principe de précaution.
Il est temps que le maire Maurice Richard cesse de se faire le promoteur et porte-parole du projet de réfection de G-2 par H-Q. Sa responsabilité est de transmettre des informations justes à sa population. Pas de diffuser la propagande de l’industrie nucléaire.
Marcel Jetté
Regroupement des victimes du nucléaire