Partout on réclame un changement de cap pour sortir d’un système qui accentue les inégalités et bafoue les droits. Au Nord, les gouvernements décaissent des milliards pour sauver les entreprises et soutenir la consommation, mais font peu de cas des plus démunis dans leur propre pays. Au Sud, la pandémie accroît la misère et les injustices. Partout, il s’agit toujours d’un lutte pour les droits les plus élémentaires. Alors qu’on célèbre le retour de l’État-nation, qu’en est-il de la solidarité internationale ? Quelles sont ses exigences ? Pourquoi bâtir un mouvement internationaliste dans une perspective indépendantiste ? Comment agir en lien avec les dettes des pays du Sud ?
Dans
le cadre de l’École buissonnière de Québec solidaire, la commission altermondialisation et solidarité internationale, conjointement avec le collectif Tenir bon, vous invitent à discuter comment nous pouvons nous mobiliser en solidarité internationale, malgré la valorisation d’un certain repli sur la dimension locale et nationale de la solidarité.
Pour une réelle solidarité internationale
Déclaration endossée par une vingtaine d’organisations citoyennes, dont Actionaid, Alternatiba, Les Amis de la terre, Attac-France, la CGT, Confédération paysanne, Fondation Copernic, FSU, Greenpeace, Oxfam-France, Solidaires Sud, UNEF, 350.org, sur la sortie de crise. Une section porte sur la solidarité internationale et fait les propositions suivantes :
Engager des annulations de dettes des pays les plus pauvres : pour les pays à revenu faible ou intermédiaire, il est possible de dégager environ 400 milliards de dollars en annulant les remboursements pour l’année 2020. (...)
Pour un fonds d’aides internationales : en cohérence avec les plans de réponse des différentes agences des Nations Unies, on doit fournir des financements additionnels en dons au juste niveau de son poids économique mondial. Cela signifie une aide supplémentaire d’au moins 14,5 milliards d’euros par an. (...)
La mutualisation des savoirs et des brevets pour garantir l’accès mondial à l’innovation et la coopération sur les biens médicaux : il est primordial que ( tous les pays ) renouvellent les engagements pris lors de la fondation de l’Organisation mondiale de la santé, où tous les États ont convenu d’assurer « le meilleur état de santé possible en tant que droit fondamental de tout être humain »
Pour la souveraineté alimentaire pour tous les peuples : la souveraineté alimentaire désigne la capacité et le droit des populations à décider de leur alimentation, et donc à déterminer le système alimentaire depuis les champs jusqu’à la table, sans nuire aux agricultures des autres...
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Repenser le développement pour repenser la solidarité internationale – douze pistes de réflexion
Gustave Massiah
Nous vivons une période de grandes incertitudes et de fortes contradictions. Cette situation nécessite d’interroger et de redéfinir les notions de référence. Il devient urgent de repenser la solidarité internationale confrontée à la montée des idéologies racistes, xénophobes, sécuritaires. Dans cette perspective, il est nécessaire de revenir sur le développement qui s’est dégagé comme une référence de l’évolution des sociétés, sur les inégalités entre les sociétés et sur le système international. Ce texte propose douze pistes dans le but de repenser le développement pour réinventer la solidarité internationale.
(...) 12. Repenser le développement des sociétés et réinventer la solidarité internationale
La solidarité internationale est interpellée par cette nouvelle situation. (...) Dans la mesure où la solidarité internationale concerne les rapports entre les sociétés, il faudra revenir sur la manière de comprendre le changement social et l’évolution d’une société ; il faudra aussi s’interroger sur les rapports entre des sociétés et sur les inégalités et les rapports de domination qui peuvent caractériser les rapports entre les sociétés ; il faudra enfin s’interroger sur l’évolution du système international. (...) Considérons la solidarité internationale comme une valeur, une stratégie, des pratiques et un mouvement. Partons de la solidarité internationale en tant que valeur, examinons quelle stratégie permet de la développer, prenons en compte les pratiques qui la définissent, examinons enfin les acteurs qui portent cette solidarité et considérons qu’il existe des mouvements de solidarité internationale.
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Mercredi 3 juin, 19h - 21h
• avec Alisha Tukkiapik, candidate solidaire inuite ;
• Yves-Marie Abraham, professeur aux HEC et tenant de la théorie de la décroissance
conviviale ;
• Audrey Laurin-Lamothe, professeure associée à l’université de York et chercheuse à l’IRIS, tenante de la planification démocratique de l’économie québécoise ;
• Gabriel Rompré, responsable de la Commission thématique Économie de Québec solidaire
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