« Il est urgent que le Canada mette en place un plan d’action national qui, pour être complet et sérieux, se doit d’inclure des survivantes et les familles des femmes et des filles des Premières Nations disparues et assassinées, a déclaré le Chef national. Ces personnes doivent être au cœur de l’élaboration du plan afin de garantir son efficacité. Bien que nous comprenions la nécessité de faire ce travail rapidement, il doit également être fait de la bonne façon et il doit apporter les changements fondamentaux réclamés dans le rapport final de l’Enquête nationale. »
En raison de la pandémie de COVID-19, le gouvernement fédéral a annoncé qu’il ne sera pas en mesure de présenter le plan d’action national à temps pour l’échéance de juin 2020. L’APN, les Premières Nations et d’autres organismes autochtones ont demandé à plusieurs reprises que des mesures immédiates soient prises par tous les gouvernements.
Selon RoseAnne Archibald, Chef régionale de l’APN pour l’Ontario et responsable du dossier du Conseil des femmes de l’APN, il est temps d’agir et de progresser.
« Un an après la publication du rapport final de l’Enquête nationale, il est pour le moins décevant et frustrant de constater que la publication du plan d’action national a été retardée. Nous devons trouver des façons de poursuivre ce travail important. Nous avons su démontrer notre capacité à nous adapter en apprenant à utiliser de nouveaux modes de communication, et il devrait en être de même pour notre démarche de déploiement du plan d’action national. Nous devons trouver un moyen de nous adapter et, à tout le moins, commencer la mise en œuvre des appels à la justice. Nous continuerons à défendre les intérêts des familles et à veiller à ce que la mise en œuvre du plan d’action national soit dirigée par les membres des familles et les survivants », a déclaré la Chef régionale, RoseAnne Archibald. « Avec la pandémie qui exacerbe bon nombre de problèmes sociaux, y compris la violence familiale, il est impératif que nous mettions en œuvre le plan d’action national le plus tôt possible, a indiqué Terry Teegee, Chef régional de l’APN de la Colombie-Britannique et responsable du dossier de la justice au Comité exécutif de l’APN.
Je suis heureux d’entendre parler du nouveau financement des refuges pour les femmes, les filles et les personnes LGBTQ2E des Premières Nations dans tout le pays, mais des moyens de transport sûrs, un meilleur accès aux services de garde et un soutien en santé mentale pour les femmes victimes de violence sont également des domaines où il est nécessaire et possible d’agir. La situation actuelle aux États-Unis nous rappelle que le Canada a besoin de réformer son système judiciaire et d’améliorer ses lois et ses politiques afin de réduire le taux d’incarcération et la surreprésentation des membres des Premières Nations dans le milieu judiciaire. De plus, l’Enquête nationale a soulevé plus de 230 appels à la justice devant être mis en œuvre pour que justice soit rendue. Nous avons besoin d’une meilleure reconnaissance des lois des Premières Nations, ainsi que d’un soutien approprié pour les personnes en situation de pauvreté ou celles qui sont dans le commerce du sexe et qui en sortent », a expliqué le Chef régional, Terry Teegee.
« Rendre le Canada plus sûr pour les femmes et les filles autochtones rendra le pays plus sûr pour tous, a souligné la présidente du Conseil des femmes de l’APN, la Chef Connie Big Eagle. Les Premières Nations, et particulièrement les femmes et les filles de cette communauté, souhaitent que le plan d’action national soit achevé et mis en œuvre le plus rapidement possible. Toutefois, je crois que les défis singuliers auxquels sont confrontées les Premières Nations dans les réserves doivent être abordés de manière globale. La pandémie a compliqué la situation, mais le plan d’action national doit aller de l’avant et s’attaquer aux problèmes qui sont à l’origine de la violence contre les femmes et les filles des Premières Nations : la pauvreté, les écarts en matière d’éducation, la surreprésentation de nos enfants dans les foyers d’accueil, les besoins en santé mentale et le manque de soutien à la guérison pour les personnes qui subissent des abus sexuels et physiques. »
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