« Nous sommes solidaires des Québécois.e.s dans leur lutte contre ce projet extractiviste. Ma mère a été assassinée pour sa résistance contre un projet de barrage hydroélectrique au Honduras. La répression doit prendre fin, les voix demandant la protection de la nature doivent être entendues », affirme Berta Zuniga Cácerés, fille de la militante assassinée au Honduras, Berta Cácerés.
Au Québec, la mobilisation contre Énergie Est ne cesse de croître. La société civile s’organise et près de 60 % de la population s’y oppose. Les citoyennes et citoyens s’inquiètent notamment pour les risques pour l’eau potable, les risques en cas de déversements ou d’explosion, les impacts sur les terres agricoles et sur l’économie récréotouristique liée au Saint-Laurent.
« La voix des peuples doit passer avant celle des grandes transnationales qui influencent nos gouvernements. Nous nous préparons avec nos allié.e.s à un automne de la dissidence internationale », déclare Amélie Nguyen, porte-parole du comité extractivisme, libre-échange et pouvoir corporatif et coordonnatrice du Centre international de solidarité ouvrière (CISO).
Pour Richard Bousquet, responsable du Comité environnement au Conseil central Montréal métropolitain de la CSN, « les populations ont le droit de dire non à Énergie Est, non à notre contribution criminelle à l’augmentation des changements climatiques pour l’ensemble des peuples, non à la destruction des territoires ». Or, cette option est exclue des consultations. Marc-Édouard Joubert, président du Conseil régional Montréal métropolitain de la FTQ, ajoute que « la construction de ce pipeline encouragera une augmentation de la production de sables bitumineux dans l’Ouest du Canada, l’une des activités humaines qui doit être délaissée pour réduire les dérèglements climatiques. La transition verte est urgente et nécessaire. »
D’après Anne-Céline Guyon, porte-parole du mouvement Stop oléoduc, ce projet inquiète d’autant plus qu’alors que débutent les audiences de l’Office nationale de l’énergie (ONÉ) cette semaine au Nouveau-Brunswick, la crédibilité de l’ONÉ est sérieusement mise en cause. « Que son président et deux des commissaires chargés d’étudier le projet rencontrent Jean Charest alors qu’il est à l’emploi de TransCanada ainsi que des membres du milieu des affaires du Québec est totalement inacceptable de la part d’une institution qui se doit d’être impartiale. »