La sous-traitance dans les secteurs des services et de la construction représente plus de 8 000 contrats totalisant plus de 4 milliards de dollars annuellement. Plusieurs études, dont celles du Vérificateur général du Québec, ont démontré qu’il est systématiquement plus cher d’avoir recours à la sous-traitance pour des activités récurrentes comme l’entretien des routes ou le support aux usagers dans le domaine informatique pour ne nommer que celles-là.
Parmi les exemples de sous-traitance onéreuse compilés par le SFPQ il y a la rémunération de certains corps d’emplois dans les domaines de la voirie, des travaux sylvicoles et de l’informatique où le gouvernement paie jusqu’au double du prix par rapport aux salaires de la fonction publique. L’aide-conseil pour la recherche d’emploi où le gouvernement reconnaît dans sa grille d’évaluation payer jusqu’à 30 % plus cher qu’en ayant recours à son propre personnel. Ou encore, la sous-traitance des repas à la prison de Gaspé qui entraîne un coût supplémentaire de plus de 60 %, soit 252 000 dollars gaspillés en sous-traitance annuellement.
« Le gouvernement cherche à faire des économies en sacrifiant les services à la population alors qu’il a sous les yeux des dépenses en sous-traitance qui ne cesse d’augmenter. Pourquoi détourne-t-il le regard chaque fois qu’on lui parle de cette problématique et choisit obstinément de couper dans ses effectifs ? Résultats : le personnel de la fonction publique quitte pour la retraite sans être remplacé, une expertise précieuse est alors perdue et les jeunes talentueux se tournent vers d’autres employeurs offrant de meilleures conditions de travail. Les entreprises privées ont alors beau jeu d’exiger des sommes élevées pour faire ce que le gouvernement n’est plus en mesure de faire », s’indigne Lucie Martineau, présidente générale du SFPQ.
Au fil des ans, constate le SFPQ, le phénomène de la sous-traitance s’est répandu, car c’était la solution facile à l’interdiction d’embaucher du personnel dans la fonction publique tout en maintenant les services publics offerts. Or, cette façon de faire s’avère être la plus onéreuse pour les contribuables malgré qu’on leur ait laissé croire qu’en diminuant la taille de la fonction publique, on réduisait les coûts du gouvernement. « La dépendance de l’État vis-à-vis ses fournisseurs entraîne d’autres problématiques qui se transforment en gaspillage de deniers publics : échéanciers retardés, projets annulés, contrats dont la facture explose durant la réalisation, frais juridiques pour régler des litiges entre le gouvernement et les sous-traitants, frais administratifs pour gérer la sous-traitance dans les ministères ou une éventuelle collusion entre firmes privées », rappelle Madame Martineau.
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Le SFPQ occupera l’espace médiatique au cours des prochaines semaines afin de sensibiliser la population à la sous-traitance. D’une manière humoristique, le message télévisuel démontre l’absurdité dans la vie de tous les jours de payer le double du prix, ce que fait le gouvernement en sous-traitant. « Les citoyens ont tout à gagner à freiner le recours à la sous-traitance, encore faut-il que le gouvernement démontre sa volonté de mettre en place des salaires concurrentiels pour attirer et retenir son personnel », conclut Lucie Martineau.
Pour découvrir la campagne publicitaire et consulter des fiches explicatives sur l’explosion des coûts de la sous-traitance, visitez le site Web : payerledouble.ca