Malheureusement, cette fermeture ne prend pas le syndicat tout à fait par surprise.
« Caterpillar n’avait aucunement l’intention de garder cette usine ouverte », a déclaré M. Lewenza. « Dès le début, nous avons cru que Caterpillar tentait de provoquer une crise en forçant des coupes draconiennes inacceptables. Nos membres auraient été heureux de continuer à travailler aux conditions antérieures, mais ce n’était pas suffisant pour cette société formidablement rentable. »
Caterpillar a mis environ 465 travailleurs en lock-out le 1er janvier, après avoir déposé une offre finale dans laquelle les salaires et les avantages sociaux étaient réduits de moitié. La semaine dernière, Caterpillar a annoncé qu’elle avait réalisé un bénéfice annuel de 4,9 milliards de dollars, ce qui représente un sommet dans ses 86 ans d’histoire.
M. Lewenza a aussi montré du doigt l’inaction du gouvernement, qui a laissé faire cette fermeture. Il a déclaré que 465 travailleurs, plus 1 700 autres personnes détenant des emplois indirects, sont maintenant victimes du caractère dépassé et dysfonctionnel de la Loi sur Investissement Canada, qui ne soumet les prises de contrôle de sociétés à aucun engagement à l’égard des emplois canadiens.
« Le gouvernement de Stephen Harper est entièrement aux mains de l’élite des grandes sociétés ; il se moque éperdument des travailleurs canadiens et de leurs familles », a déclaré M. Lewenza. « Je suis dégoûté par ce gouvernement et son indifférence face aux souffrances des travailleurs et des sans-emploi. Le gouvernement Harper a été élu par les Canadiens, mais il semble n’être capable de représenter que les sociétés multinationales. »
« Même si nous avions prédit que l’usine risquait de fermer ses portes, c’est une nouvelle dévastatrice quand cette fermeture se produit pour vrai », a déclaré pour sa part le président de la section locale 27 des TCA, Tim Carrie. « C’est un comportement vraiment corrompu. Maintenant, nous allons faire tout ce que nous pouvons pour nos membres. »
Bob Scott, président, TCA/Electro-Motive Diesel, a affirmé que les membres avaient appris ce matin la fermeture de l’usine : la société n’a donné absolument aucun préavis au syndicat. « Imaginez le choc qu’ont ressenti nos membres en entendant, à la radio, qu’ils perdaient leur emploi », a expliqué M. Scott. « Ça n’a pas de sens que Caterpillar ait fait marcher nos membres de la sorte en leur imposant un lock-out de six semaines en plein hiver, alors qu’elle n’avait aucunement l’intention de rouvrir l’usine. C’est un comportement tout à fait dégoûtant de la part de cette société. »