Édition du 17 décembre 2024

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Économie

Crise économique

Les Responsables

Pendant sa dernière visite à New York, Nicolas Sarkozy a dit que les responsables de la crise économique américaine devront être punis. Mais l’incarnation de l’avidité et du matérialisme, le Président "Bling-bling" nous donne un exemple de la racine du problème. Parce que comme la plupart des gens, il a cru que "la vie en rose" télévisée des Américains était réelle et accessible.

Élu sur la plate-forme électorale "travailler plus pour gagner plus", Sarko a parlé à l’avidité d’une nation. Mais les électeurs ne savaient pas que l’Américain moyen ne possédait rien vraiment, qu’il louait à peu près tout grâce à sa banque.

Le modèle économique anglo-saxon signifie l’échec pour le consommateur moyen et le petit entrepreneur car il favorise les grands groupes et les monopoles. Les gens modestes s’endettent de plus en plus pour rivaliser, parfois même pour simplement pouvoir travailler. Tout ce qui est au-dessus d’un McJob exige un investissement exorbitant dans les études afin d’obtenir les papiers qui certifient le droit de travailler dans un domaine choisi. Au Québec, on ne peut même pas clouer sans suivre plusieurs cours et devenir certifié. Malheureusement, comme un joueur, il n’y a aucune garantie sur l’investissement et les enjeux sont élevés, souvent au-delà de ses possibilités, entraînant la faillite et les saisies de biens.

Pour l’ouvrier moyen, cela signifie être prisonnier de son travail, ne gagnant jamais assez pour partir, ou n’ayant jamais assez de temps ou d’argent pour faire autre chose. Pour l’entrepreneur, c’est plus que le travail d’un homme qui est souvent en jeu et quand les entreprises géantes le forcent à la cessation définitive de son activité, cela ressemble à des menottes se fermant sur l’indépendance de sa société. Ainsi, comme l’industrie la plus profitable du monde (l’industrie pétrolière, à cause de notre dépendance sur la ressource) prend son bénéfice à notre détriment, elle peut fixer les prix aussi haut qu’elle le veut.

Le vrai capitalisme du marché libre empêche des monopoles et la fixation de prix, parce que chacun possède une chance égale. De même, la vraie démocratie empêche des industries privatisées privées de contrôler la politique nationale, parce que les règles sont décidées par un vote majoritaire, et non par les caprices de quelques politiciens suivant leurs intérêts personnels. C’est dommage que ni l’un ni l’autre ne soient des réalités et que ce que nous ayons soient en réalité des plaies pour le monde.

Pendant plus de cinq ans, la majorité des Américains, des Canadiens, des Australiens et des Britanniques ont, de la même façon dépensé plus qu’ils ne gagnent. Et comme l’intérêt payable est cumulé, leur dette en proportion de leur revenu n’arrête jamais d’augmenter.

Tandis que le peuple que Sarkozy gouverne est concerné par une dette publique de 64 %, son peuple est aussi coupable d’hyper-consumérisme. Comme le pouvoir d’achat de chacun diminue, pourquoi continue-t-on à magasiner ? À cause de l’attaque continuelle des publicités. La télé, Internet, partout la ville. Les murs autrefois couverts d’avis publics sont maintenant plâtrés avec des annonces publicitaires. Les annonceurs profitent même de la congestion constante de la ville, ajoutant leurs panneaux d’affichage aux sites de travaux publics.

Les annonces ne sont même plus bien traduites. Tant que trop des français partagent l’obsession et le complexe d’infériorité de leur leader pour les patrons des médias et du commerce, c’est-à-dire les anglophones, on considère l’anglais nécessaire pour fonctionner dans le domaine du service public, du commerce et de la politique. A l’échelle sociale ce qui le rend "cool", et "COOL" est commercialisable.

Cette obsession malsaine permet une nouvelle ère de servage, où les patrons de multinationales deviennent une nouvelle monarchie et nous, les "nés libres", des serfs. Mais cette fois, la classe dirigeante a la technologie pour nous emprisonner sans murs ou sans d’encombrantes chaînes.

Alors, qui est responsable de la crise économique ? ... Chacun. Pensez à ça, la prochaine fois vous allez changer votre téléphone ou votre ordinateur, la prochaine fois que vous faites des courses, pas pour vos besoins, mais pour les soldes, la prochaine fois que vous utiliserez votre carte de crédit. La mondialisation fait en sorte que vous ne soutenez pas même votre économie domestique.

Il y a, bien sûr, de l’espoir. Le modèle européen de commerce local et de syndicalisme n’a pas encore été éradiqué. Il opère des miracles pour empêcher des monopoles et la fixation de prix et assurer des emplois et le pouvoir d’achat réel, pas seulement pour quelques élites, mais pour la population en général.

Hélas... pour que cela fonctionne, nous devons compter d’abord sur nous : arrêtez d’espérer que les nouvelles technologies vous rendront la vie plus facile et apprenez certaines des compétences de vos parents ou grands-parents, comme coudre, cuisiner, construire ou réparer des choses pour vous-mêmes. Alors, éteignez vos "machines à publicités" et faites quelque chose dans votre communauté. C’est le capitalisme avec un C minuscule, et il commence avec l’individu dans sa propre communauté où il peut faire la différence.

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