« Depuis des millénaires, notre territoire a nourri non seulement notre peuple mais également notre culture et notre identité, mais ces privilèges viennent avec des responsabilités », déclare le Chef de Listuguj Scott Martin, président du Secrétariat Mi’gmawei Mawiomi (SMM). « Cela est d’autant plus vrai quant à notre devoir sacré de protéger le saumon, qui est déjà menacé. Nous sommes déterminés à contrer la menace que représente ce projet pour notre saumon, ainsi que les risques qu’il engendre pour nos familles et nos communautés. Nous n’avons pas donné notre consentement à ce projet dangereux et le gouvernement refuse même de nous consulter. »
Le projet comprendrait le transport du pétrole brut toxique sur des trains mesurant jusqu’à 2km, dans des wagons non sécuritaires et sur des rails qui n’ont pas été conçus pour ce type de marchandise. Les nombreux déraillements, incendies et explosions qui ont eu lieu ces dernières années, dont l’incident il y a quelques jours au Tennessee et, bien sûr, la tragédie à Lac- Mégantic il y a deux ans, démontrent que ces trains sont des bombes sur rails qui ne peuvent pas transporter de manière sécuritaire une marchandise aussi dangereuse que le pétrole. Un déversement toxique dans la baie des Chaleurs ou dans le réseau fluvial de Matapédia et Restigouche serait dévastateur pour la population de saumon déjà menacée.
« Le projet présente non seulement un nombre important de risques inacceptables qui n’ont pas fait l’objet d’une évaluation environnementale en bonne et due forme, mais en plus, ce projet ne contribue aucunement au bien social commun » a ajouté le Chef Scott Martin. « Ni le public canadien ni les peuples autochtones ne bénéficieraient de l’augmentation de la production des sables bitumineux en Alberta que ce projet vise à faciliter. Les scientifiques ont clairement indiqué que la quasi-totalité des sables bitumineux au Canada doit rester dans le sol afin de limiter les pires conséquences dues aux changements climatiques, lesquels seraient catastrophiques pour le mode de vie des Mi’gmaq. »