24 août 2024| tiré de Vientosur Le virus fasciste et le risque de pandémie | Article original en catalan
Dans ce texte, je propose une réflexion sur la question de savoir si, dans cette dynamique, certains éléments caractéristiques du fascisme classique sont modifiés et recombinés avec de nouveaux éléments, comme c’est le cas avec les souches modifiées d’un virus précédent, et affectent progressivement diverses parties des institutions et du corps social. Le danger est que la contagion s’accélère de telle manière (comme une pandémie) qu’elle provoque des changements substantiels et finisse par aboutir à une dictature brutale qui a suffisamment de similitudes avec le fascisme pour être considérée comme son héritière.
Dans une dynamique fasciste, il peut y avoir des étapes de contagion continue, mais lentes et relativement silencieuses, d’autres d’évolution accélérée et enfin un moment perturbateur important est nécessaire pour qu’un parti fasciste conquiert le pouvoir et se consolide.
Évidemment, nous ne sommes pas dans la situation des années 30 et aucun phénomène ne se répète de la même manière 100 ans plus tard. Le fascisme non plus. Ce que je propose de débattre, c’est de savoir si ces phénomènes de contagion d’un nouveau fascisme existent en Espagne, quel est leur degré de développement et comment ils peuvent être affrontés.
Naturellement, nous devons commencer par clarifier ce que je considère comme les traits caractéristiques du fascisme qui ont le plus grand potentiel de développement et d’opération dans la situation actuelle.
Le fascisme et les conditions de son développement
1 Le fascisme doit être compris comme une dictature dans laquelle l’appareil répressif – armée, police, justice, etc. – est renforcé par un mouvement de masse réactionnaire qui le complète par le bas, dans le but d’éliminer les organisations populaires existantes et de les remplacer par d’autres de montage et de contrôle au service des intérêts de l’État fasciste. Pour réduire les termes : le fascisme est qualitativement différent d’une démocratie abrégée, c’est une dictature ; Mais toutes les dictatures ne sont pas fascistes, pour l’être, elles ont besoin d’un mouvement de masse réactionnaire :
Une dictature militaire ou un État purement policier (...) n’a pas les moyens suffisants pour atomiser, décourager et démoraliser, sur une longue période de temps, une classe sociale consciente de plusieurs millions d’individus et empêcher ainsi toute relance de la lutte de classe la plus élémentaire (...) Pour cette raison, un mouvement de masse qui mobilise un grand nombre d’individus est nécessaire. Seul un tel mouvement peut décimer et démoraliser le rang le plus conscient du prolétariat par une terreur de masse systématique (...) et, après la prise du pouvoir, le laisser non seulement atomisé, à la suite de la destruction de ses organisations de masse, mais aussi découragé et résigné (Fascisme, Ernest Mandel, 1969).
Cependant, à l’intérieur de cette caractérisation du fascisme, il y a eu de nombreuses variantes en fonction du protagonisme et du moment où il est assumé par les différents acteurs nécessaires – en particulier l’armée et le mouvement de masse fasciste – de la manière dont le parti fasciste arrive au pouvoir et de la résistance qu’il rencontre pour le consolider. Le nazisme et le franquisme sont deux modèles extrêmes.
Dans le cas espagnol, le fascisme a pris la forme du franquisme, le rôle principal correspondait à l’armée, la façon d’arriver au pouvoir était un coup d’État militaire, et le parti fasciste (Phalange) était marginal avant le coup d’État et s’est développé et a été remodelé lorsque l’armée franquiste a gagné la guerre.
2. Une étape nécessaire et très importante dans les processus de contagion du fascisme est d’amener une partie de la population à développer un sentiment d’altérité, d’inimitié et même de haine envers l’autre, au point de le considérer comme digne de lui nier ses droits fondamentaux et de le réprimer. Et qu’un large secteur social est passif et consent à ces attaques. L’exemple typique est celui du nazisme à l’égard de la population juive.
Lorsque ce sentiment de haine envers un secteur social s’est réalisé, il est très facile de le propager à d’autres : dans le cas du nazisme, après la population juive sont venus les gitans, les homosexuels, les slaves, etc. Et il a fini par englober ceux qui n’étaient pas nazis : communistes, socialistes, démocrates,...
Il n’est pas vrai que les projets d’extermination nazis étaient réservés exclusivement à la population juive. La population tsigane a connu un taux d’extermination comparable à celui des Juifs. À long terme, les nazis voulaient exterminer une centaine de millions de personnes en Europe centrale et orientale, principalement des Slaves (« Prémisses matérielles, sociales et idéologiques du génocide nazi », Ernest Mandel, 1988).
Dans le cas espagnol, l’ennemi des années 1930 était, en théorie, la conspiration juive, maçonnique et bolchevique, mais il a rapidement été identifié aux organisations de la classe ouvrière, aux libéraux et aux nationalistes périphériques. Paul Preston a analysé ces origines de la haine dans le livre L’Holocauste espagnol (2011) :
L’idée de ce puissant complot international ---ou conspiration, l’un des mots favoris de Franco--- justifiait le recours à tous les moyens nécessaires à ce qui était considéré comme la survie de la nation (...)
L’idée que les gens de gauche et les libéraux n’étaient pas d’authentiques Espagnols et qu’ils devaient donc être détruits a immédiatement pris racine au sein de la droite (...)
José Antonio Primo de Rivera, bien qu’il ne soit pas antisémite, a également coïncidé en associant la gauche aux Maures (...) il interprète toute l’histoire de l’Espagne comme une lutte éternelle des Goths et des Berbères (...) l’incarnation de ce dernier était le prolétariat rural
3 Pour combattre violemment son ennemi social, le fascisme, il a besoin de construire une identité alternative qui dépasse et s’oppose aux divisions existantes dans la société et dans sa propre base. Historiquement, cette identité a été fondée sur un nationalisme ethniciste ou raciste. Dans le cas espagnol, il s’est combiné avec le fondamentalisme catholique.
Le nationalisme raciste était également un pilier fondamental pour justifier la conquête de l’Abyssinie par Mussolini ou l’invasion nazie de plusieurs pays européens et de l’URSS.
4 La préparation des conditions d’une dictature fasciste est lente et laborieuse, car il est nécessaire de créer les conditions d’un mouvement de masse déterminé à agir violemment contre une partie très importante de la population et à détruire ses cadres et ses organisations. Il a fallu créer un climat social favorable aux propositions fascistes, les faire pénétrer dans l’appareil d’État, les partis traditionnels, les normaliser et, même partiellement, les actions contre les secteurs populaires ont dû être acceptées, même passivement... Cette phase de préparation idéologique, politique et matérielle, que j’appelle contagion, Ugo Palheta et Omar Slaouti l’ont appelée fascisation :
« Le fascisme n’existe pas du jour au lendemain (...) ne peut surgir sans toute une étape historique d’imprégnation, à la fois idéologique et matérielle, mais une série de transformations qui modifient l’équilibre interne de l’État » (« Islamophobie, fascisation, racialisation », Viento Sur 193, juin 2024).
L’arrivée au pouvoir des partis fascistes, à la fois par un coup d’État et par des procédures parlementaires ou pseudo-parlementaires, représente un saut qualitatif et une forte accélération de toutes les attaques contre les libertés démocratiques et les organisations populaires, mais elle n’est consolidée que s’ils ne réagissent pas rapidement et de manière décisive. L’exemple le plus spectaculaire de la réaction populaire contre un coup d’État militaro-fasciste a été l’insurrection populaire du 19 juillet 1936, qui a réussi à la vaincre dans un premier temps dans la majeure partie de l’État espagnol.
5 La définition de l’ennemi à affronter, l’obtention d’un certain degré de consensus social dans les attaques contre celui-ci et l’affirmation de l’identité fasciste, sont les conditions préalables à une violence des secteurs de masse (nécessaire pour qualifier un régime de fasciste). Cela devrait aussi commencer progressivement, par tâtonnement. Si l’idéologie fasciste a pénétré le système judiciaire, la police et l’armée de manière significative, la violence peut d’abord être déléguée à ces appareils d’État, en les mettant sous pression par des manifestations ou des campagnes de rue. Lorsque la conjoncture a besoin d’un degré de violence plus élevé, l’émergence de gangs fascistes violents et massifs peut être très rapide.
6 Dans tous les cas, pour que le fascisme triomphe et puisse rester au pouvoir, il a besoin du soutien de la majorité du grand capital. Mais pour que ce soutien soit apporté, il est nécessaire qu’elle voie sa domination sérieusement menacée, car elle a l’expérience historique que la dictature fasciste peut acquérir une telle autonomie qu’elle finit par l’exproprier politiquement et la conduire au désastre, comme ce fut le cas de l’Allemagne pendant la Seconde Guerre mondiale.
La menace du grand capital ne reviendra pas au danger communiste tel qu’il était dans les années 1930 (bien que les groupes néofascistes et d’extrême droite d’aujourd’hui qualifient tous les gens de gauche de communistes). Mais c’est peut-être l’existence de mobilisations massives et continues qui, bien qu’elles n’aient pas de direction qui cherche à s’emparer du pouvoir politique, sont suffisantes pour déstabiliser gravement le système de domination et d’accumulation du capital.
La contagion fasciste est une réalité dans l’État espagnol et pourrait s’accélérer
7 La définition des ennemis à combattre radicalement est clairement définie par Vox et le PP (en particulier par le secteur radical représenté par Ayuso) : les migrants, en particulier les musulmans ; les nationalistes pro-indépendance ou pro-souveraineté ; les féministes et les personnes LGBTI ; les écologistes qui luttent contre le changement climatique ; les militants de la mémoire historique ; et un large éventail de ceux assimilés au communisme ou à l’indépendance : Podemos, les anarchistes et, à partir de la loi d’amnistie, les sanchistas :
[l’accord d’investiture avec ERC et Junts] génère une plus grande radicalisation du bloc de droite (...) Leurs qualifications des « concessions » faites par le PSOE comme un « coup d’État » à l’instar du 23F, de la « dictature », de l’« abolition de l’État de droit » ou de la « conspiration destituante » (FAES dixit d’Aznar), ajoutées au désormais classique « l’Espagne est brisée » et à celle de « gouvernement illégitime » (et maintenant « illégal » dans la bouche de Vox), ne sont pas compatibles avec le contenu réel de ces accords. mais ils favorisent un climat politique dans lequel les groupes les plus d’extrême droite et ouvertement néonazis, protégés par Vox et une partie du PP, acquièrent une notoriété qu’ils n’avaient pas atteinte jusqu’à présent (« La question catalane et la radicalisation croissante du bloc de droite », Pastor, Jaime, 11/11/2023).
8 Les composantes de base de l’identité fasciste sont également définies : l’anti-immigration, l’espagnolisme fondamentaliste, le blanchiment du franquisme, la défense du patriarcat, le négationnisme climatique, le néolibéralisme économique, le fondamentalisme catholique,...
9 Le climat de haine contre les secteurs à combattre s’est propagé, notamment grâce à d’importants médias, réseaux sociaux, sites web, etc., qui non seulement diffusent des idées, mais recourent aussi systématiquement à la diffusion de fausses nouvelles pour justifier les attaques contre les migrants, les personnes LGBTI, contre les cliniques qui pratiquent des avortements, le soutien à l’action policière contre le référendum du 1er octobre 2017 (Attrapons-les ! ), ...
Le glissement vers des positions réactionnaires d’un large secteur social a été favorisé par la dérive antidémocratique des gouvernements au pouvoir. Principalement par ceux du PP, mais aussi par ceux présidés par le PSOE. Ce dernier a normalisé des politiques xénophobes et racistes (avec le point culminant du massacre de Melilla en juin 2022), de graves coupes dans la démocratie (non-abrogation de la loi bâillon), le refus d’appliquer la justice universelle aux crimes du franquisme et, jusqu’à récemment, la répression contre le mouvement indépendantiste (collaboration à l’application de l’article 155 qui a supprimé l’autonomie de la Catalogne). De cette façon, il a contribué à la politique de la droite réactionnaire et du néofascisme qui a conquis les esprits avant qu’il ne puisse gagner aux urnes.
Le climat de haine n’aurait pas pu autant progresser sans la collaboration d’une partie de la justice qui n’a pas hésité à qualifier la désobéissance civile pacifique et massive du 1er octobre de rébellion militaire, en accusant les organisateurs des manifestations pacifiques de tsunami démocratique de terrorisme, en contestant la souveraineté du parlement espagnol en refusant d’appliquer la loi d’amnistie aux dirigeants du processus tout en bénéficiant généreusement à la police (51 des 105 personnes amnistiées à ce jour), et en recourant à la guerre juridique contre des ennemis politiques : Puigdemont, Arnaldo Otegi, Mònica Oltra, Pablo Iglesias, Irene Montero... Ces campagnes ont atteint le président du gouvernement, qui a été contraint de dénoncer la machine à argile, mais sans prendre la moindre action énergique pour y mettre fin et démocratiser la justice.
10. La survie de l’idéologie fasciste au sein de l’armée et de la police s’explique par le fait que le passage de la dictature à la démocratie s’est fait sans purger l’appareil d’État et protéger par la loi d’amnistie les responsables de crimes et de délits graves sous le régime franquiste. Dans le cas de l’armée, cette survie est périodiquement évidente à l’occasion de crises ou de conflits politiques : des manifestes de militaires de réserve (les seuls à pouvoir les signer) ont été publiés faisant l’éloge de Franco à l’occasion de son exhumation de la Vallée des morts ou appelant à la destitution de Pedro Sánchez suite à l’approbation de la grâce contre les personnes condamnées dans le processus. Dans le cas de la police et de la garde civile, on sait que des tortionnaires bien connus sous le régime franquiste ont continué à les remplacer, ont été promus, ont été décorés et n’ont pas été poursuivis pour crimes contre l’humanité, tant en Espagne que dans le procès argentin. C’est dans ce contexte que découlent les réalités actuelles : entre 2015 et 2016, la police patriotique, sur ordre du gouvernement PP, a espionné 69 députés de Podemos à travers les bases de données du ministère de l’Intérieur ; plus récemment, l’union Jusapol a sévèrement critiqué le gouvernement à la suite de la réforme (mais pas de l’abrogation) de la loi bâillon et du rapprochement des prisonniers de l’ETA avec le Pays basque ; et le syndicat de police SUP a signé un contrat avec l’ultra-entreprise Desokupa pour former 30 000 policiers.
11 Jusqu’à présent, la violence directe a été de faible intensité (elle s’est concentrée sur les migrants, les personnes LGBTI, les expulsions de la société Desokupa,...), en partie parce que le pouvoir judiciaire et la police ont fait la plupart du travail sous le couvert de lois antidémocratiques (comme la loi bâillon), à la fois à l’époque du gouvernement du PP et du PSOE (avec un rôle de premier plan du ministre Marlaska dans ce cas).
12 En Espagne, le parti néofasciste Vox a connu une croissance importante ces dernières années : 12,4 % des voix aux dernières élections législatives et 9,6 % aux élections européennes de 2024. Il n’est pas aussi fort que ses homologues italiens, néerlandais ou français, capable de gouverner ou ayant de bonnes chances de le faire, mais il a laissé derrière lui la phase où il ne servait que de chien renifleur pour la droite, testant quelles questions pouvaient acquérir un soutien populaire et commençant à les introduire dans l’agenda politique afin que le PP puisse ensuite les récupérer. Après les élections municipales et régionales de 2023, il a réussi à faire partie des gouvernements de coalition dans 5 communautés autonomes (Estrémadure, Aragon, Communauté valencienne, Castille-León et Murcie) et conditionne le gouvernement des îles par un pacte législatif. Le 11 juillet, Vox a rompu les pactes gouvernementaux avec le PP pour protester contre la décision de ce dernier d’accueillir un quota réduit de migrants mineurs non accompagnés, mais ils peuvent être réactivés.
Si la campagne juridique qui a dénoncé Pedro Sánchez était couronnée de succès et que le PSOE perdait la possibilité de former une coalition gouvernementale, l’alternative presque certaine serait un gouvernement du PP et de Vox (ou avec leur soutien). Dans ce cas, les politiques régressives augmenteraient considérablement parce qu’un bloc réactionnaire, conservateur, néolibéral et nationaliste espagnol serait consolidé, et qu’un parti néofasciste serait légitimé en tant que parti de gouvernement. À partir de là, avoir un gouvernement néofasciste majoritaire serait beaucoup plus facile, soit en raison de la propre croissance de Vox, soit parce que la composante fasciste qui continue d’incuber au sein du PP a pris le contrôle du parti ou l’a quitté pour en créer un nouveau.
La domination d’un parti fasciste sur le gouvernement central devrait avoir le soutien d’une partie décisive du grand capital. Pour l’instant ce n’est pas le cas, car la démocratie raccourcie actuelle lui suffit et lui permet d’évoluer davantage au rythme des principaux pays de l’Union européenne. Mais ils s’orientent aussi dans une direction inquiétante, comme l’expliquent Miguel Urbán et Jaime Pastor :
un autoritarisme post-démocratique se répand dans l’UE et ses États membres, avec des frontières de plus en plus perméables entre régimes libéraux et illibéraux (...)
Il n’est donc pas surprenant que l’extrême droite opte pour la voie réformiste au sein de l’UE (« Vers un despotisme oligarchique, technocratique et militariste », vent du sud 193, août 2024).
En réalité, les démocraties espagnole et européenne sont en mutation, tout comme le capitalisme néolibéral. Et si la tendance vers des régimes plus autoritaires semble claire, ni le point d’arrivée ni les rythmes ne peuvent être prédits. Mais il convient de se demander si dans cette mutation un fascisme du XXIe siècle, tel que nous l’avons présenté au début, peut trouver son opportunité. À mon avis, c’est le cas et le déclencheur le plus probable est la crise climatique. Comme l’a dit Phil Hearse :
La catastrophe climatique créera le genre de dislocation et de bouleversement social qui ne peuvent être contrôlés, du point de vue de la classe capitaliste, que par des dictatures autoritaires basées à leur tour sur des appareils militaro-policiers, et la tentative de mobiliser les masses sur la base du nationalisme, de l’identité ethnique ou du racisme. C’est ce que nous entendons lorsque nous parlons du fascisme moderne (« L’effondrement climatique menace d’apporter le fascisme et la guerre », 13/07/2023).
Naturellement, cette issue n’est pas certaine, tout comme dans les premiers stades de la propagation d’un virus modifié, il n’est pas possible de savoir s’il conduira à une pandémie, même si les effets néfastes sont vérifiables, et commencer à le combattre est le seul moyen pour les gens d’éviter de souffrir et que cela se termine par une pandémie.
13 La mobilisation sociale contre la contagion fasciste doit commencer dès maintenant. Il est nécessaire de lutter contre les agressions que subissent la classe ouvrière et les secteurs populaires, en particulier celles qui sont dirigées contre les personnes que la droite radicale et le néofascisme ont désignées comme ennemies. Nous devons unir la lutte de ceux d’en bas, qui sont l’immense majorité de la population, contre la petite minorité qui est la bénéficiaire des politiques d’exclusion sociale, d’austérité, de dégradation démocratique et de complicité avec les agressions impérialistes.
Face à la dynamique d’exclusion, nous devons exiger le respect scrupuleux de toute la législation internationale pour la protection des droits humains, en particulier aux frontières, et lutter pour imposer les droits de citoyenneté, sans exclusion, à toutes les personnes résidant sur le territoire de l’État espagnol.
Face à la montée de l’autoritarisme, il est nécessaire de lutter pour une véritable démocratie, dans son sens originel de pouvoir du peuple de décider de toutes les questions de la manière la plus directe et participative possible à tout moment, sans autre limite que les droits des individus et des minorités. Le droit de décider des droits des femmes et des personnes LGBTI face au fondamentalisme religieux et à la moralité réactionnaire ; décider des mesures nécessaires pour lutter contre l’urgence climatique contre les intérêts des multinationales ; le droit de décider des relations que les peuples et les nations de l’État espagnol veulent maintenir face au dogme de l’unité indissoluble de l’Espagne ; le droit de décider des mesures à prendre pour rechercher la vérité, la justice et la réparation pour les crimes du régime franquiste face à une loi d’arrêt complet telle que l’amnistie,...
Face à l’accumulation de richesses par les multinationales et à la pauvreté de plus en plus étendue et cachée des grands secteurs sociaux, il est nécessaire d’exiger la défense et l’extension des biens communs, sans crainte d’incursions dans la propriété privée des puissants. Il n’est pas vrai qu’il n’y a pas assez de ressources pour tout le monde, mais qu’elles sont détournées par une minorité qui, en plus, les utilise pour maintenir une forme de production qui nous conduit à une catastrophe climatique. Nous avons besoin d’un modèle de production alternatif basé sur des critères écologiques qui réduisent l’utilisation d’énergie et de matériaux et qui sont orientés vers la satisfaction des besoins humains fondamentaux, loin du consumérisme.
Face à la concurrence entre blocs impérialistes et à la multiplication des conflits et des guerres au nom des nationalismes identitaires ou de la civilisation occidentale, nous devons faire preuve de solidarité avec les peuples qui luttent contre toute forme d’impérialisme et pour une véritable coopération dans la lutte contre le changement climatique et pour la durabilité de la vie sur une planète habitable. Nous devons nous opposer à l’augmentation des dépenses militaires, au soutien de l’État espagnol ou de l’UE aux interventions militaires et aux guerres contre d’autres peuples, et, en particulier, au génocide du peuple palestinien perpétré par un État raciste et colonial, où le gouvernement et des parties importantes de la société sont infectés par le néofascisme.
23/08/2024
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