La vingtaine d’animateurs 2D et 3D, syndiqués depuis plus d’un an, négocient présentement leur premier contrat de travail. Les négociations, entamées à l’été 2020, n’avancent que très lentement. « Nous avions réussi à régler plusieurs aspects normatifs importants au cours des derniers mois. Mais depuis peu, l’employeur recule et retire plusieurs accords pourtant convenus. Nous jugeons que cette tactique est irrespectueuse et de mauvaise foi, pour le moins », explique Tamarind King, la présidente du syndicat.
Le tout premier syndicat canadien dans le domaine de l’animation souhaite établir une réelle reconnaissance de l’expertise de ses membres à travers cette négociation. « Nous voulons être traités avec respect. Par exemple, nous demandons des procédures claires de rappel et de mise à pied, la pleine reconnaissance de l’ancienneté des travailleuses et travailleurs, la réduction du pouvoir arbitraire de l’employeur et la fin des salaires qui prétendent être fondés sur le mérite, mais dont le processus d’évaluation manque de transparence, explique la présidente. Sans convention collective, l’employeur peut pratiquement faire ce qu’il veut de nous. »
La question des conditions salariales est aussi au cœur des discussions. « L’offre qui nous a été faite est bien en deçà de ce que nous méritons. Si OASIS veut continuer à progresser dans le domaine, elle devra s’assurer d’attirer et de retenir son personnel. Actuellement, OASIS Animation n’offre ni plus ni moins que la Loi sur les normes du travail. Nous pensons que nos demandes salariales, qui sont tout à fait raisonnables, aideront en ce sens », note Tamarind King. Le syndicat propose des augmentations de 3 % par année, 4 congés de maladie payés par année et 5 congés mobiles rémunérés.
« Nous sommes fiers de notre travail et nous souhaitons l’exercer en étant traités à la hauteur de nos compétences, et non comme des numéros », conclut la présidente. La prochaine rencontre de négociation est fixée au 19 avril.
Une percée
La syndicalisation des travailleuses et des travailleurs d’OASIS Animation constitue une percée intéressante, , dans un milieu largement non syndiqué. « C’est en novembre 2019 qu’ils ont officiellement joint les rangs de la CSN », note la présidente du Conseil central du Montréal métropolitain, Dominique Daigneault. « Depuis, un deuxième syndicat a été accrédité à Vancouver et possiblement un troisième en Atlantique, selon nos informations. »
« Les conditions dans ce milieu méritent grandement d’être améliorées. Les balises qui seront négociées chez OASIS Animation permettront à la Fédération de mettre son expertise au service d’autres travailleuses et travailleurs de ce secteur afin d’améliorer leurs sorts », a pour sa part précisé Pascale St-Onge, présidente de la FNCC-CSN.
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