« Tout d’abord, fait valoir le président de la FTQ, Michel Arsenault, le projet fait reposer sur les épaules des travailleurs et des travailleuses la seule responsabilité de la retraite, à coût élevé et en n’obligeant pas les employeurs à cotiser. Cette mesure est laissée au bon vouloir des individus qui pourront simplement retirer leurs cotisations s’ils le jugent à propos, lors de périodes financières plus difficiles, par exemple.
« La qualité de vie à la retraite est une responsabilité sociale à partager entre le gouvernement, les employeurs, les travailleurs et travailleuses. Surtout, il ne faut pas encourager les employeurs à se désister de leurs obligations et à détourner les régimes complémentaires vers les régimes volontaires. »
La centrale syndicale fait aussi valoir que le nouveau régime s’apparente au régime enregistré d’épargne-retraite (REER). Nous estimons que l’offre à l’épargne par les REER (banques, institutions financières, etc.) est bien suffisante. Pour la FTQ, il est inutile de réinventer la roue.
Une autre voie est possible
Le vice-président de la FTQ et directeur exécutif du Syndicat des employées et employés professionnels-les et de bureau (SEPB), ainsi que responsable politique du dossier de la retraite, Serge Cadieux, explique qu’une bonification du Régime de rentes du Québec est la voie à suivre.
« Une telle bonification aurait l’effet recherché par le gouvernement, c’est-à-dire une meilleure sécurité financière à la retraite, dans le respect de l’équité intergénérationnelle et en soulageant les employeurs de la pression exercée par les déficits des régimes complémentaires.
« À long terme, ajoute-t-il, cela diminuerait aussi la responsabilité du gouvernement de venir en aide aux personnes retraitées en situation de pauvreté. Nous sommes convaincus que tous et toutes en sortiraient gagnants, et ce, à faible coût. »
Les deux dirigeants ont rappelé que les ministres des Finances de presque toutes les provinces se sont prononcés en faveur d’une telle bonification, tout comme une centaine d’organisations au Québec.
En tout état de cause
Si le gouvernement décidait quand même d’adopter le projet de loi, la FTQ est d’avis qu’il devrait au moins en modifier certains aspects comme obliger les employeurs à cotiser, encadrer les frais de gestion, harmoniser avec les programmes fédéraux ainsi qu’immobiliser les sommes investies. De plus, la gestion des avoirs des travailleuses et travailleurs syndiqués devrait être le choix de ces derniers de concert avec l’employeur.