« Puisque la loi n’a toujours pas été adoptée, il est encore temps pour le gouvernement Couillard d’y apporter des modifications importantes », fait d’entrée de jeu valoir Philippe Hurteau, auteur de la fiche. Il ajoute que « D’un point de vue de santé publique, il nous apparaît essentiel que le Ministère de la Santé et des Services sociaux ait un pouvoir décisionnel plutôt que simplement consultatif dans l’élaboration des directives à la SQC. Dans son état actuel, la place prépondérante laissée au ministère des Finances ne permet pas de garantir à long terme que les enjeux de santé publique soient toujours priorisés ».
Avant même que la SQC soit formellement créée, le gouvernement se laisse toute la marge de manœuvre nécessaire pour ouvrir la porte au commerce de détail privé. S’ils s’avéraient concluants, des projets pilotes à l’initiative du ministère des Finances allant en ce sens pourraient affaiblir le cadre réglementaire présenté la semaine dernière. « Il est primordial que la SQC soit la seule responsable de la vente du cannabis afin d’éviter que les considérations financières prennent le dessus sur celles de santé publique », prévient le chercheur.
Alors que le gouvernement fédéral permet la culture à domicile, Québec propose dans son projet de loi de l’interdire. Sans fondement scientifique solide, une telle interdiction minera les chances de faire reculer le marché noir en privant les consommateurs et les consommatrices d’une source d’approvisionnement sécuritaire venant compléter l’offre en succursales et sur Internet. Conséquemment, l’interdiction de la production à fins personnelles devrait être revue.
Le Syndicat des Travailleurs(euses) de la Société des Alcools du Québec et de Production Maison des Futailles a contribué au financement de la fiche.
Pour lire la fiche : http://iris-recherche.qc.ca/publications/cannabis
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