Aucun changement ne pourra véritablement s’opérer sans des ressources financières et humaines adéquates, récurrentes, stables et indexées. Bien que ce soit un pas dans la bonne direction, le financement de 23 millions $ sur cinq ans sera rapidement insuffisant pour permettre aux dix-huit universités et soixante-six établissements d’enseignement collégial publics et privés pour élaborer, en collaboration avec les étudiants, les dirigeants et les membres du personnel, une politique pour prévenir et combattre les violences à caractère sexuel. Les besoins sont trop criants. Du reste, une politique et un mécanisme de reddition de compte ne sont pas une panacée ; ils ne règleront pas tous les problèmes et n’élimineront pas toutes les violences. Les établissements devront mettre en œuvre des moyens efficaces de sensibilisation, de prévention, d’accompagnement et de soutien, et cela, bien au-delà des cinq années de financement.
L’implication de la communauté et de ressources externes
La Fédération est convaincue que le meilleur gage de réussite pour contrer les violences à caractère sexuel réside dans l’implication de tous les acteurs des communautés collégiales et universitaires. « Le fait d’impliquer toute la communauté dans la construction de la politique est aussi un moyen d’éduquer largement tous les groupes concernés », souligne Caroline Quesnel, trésorière et secrétaire générale de la FNEEQ-CSN.
La Fédération croit par ailleurs que la contribution des organismes communautaires et des centres régionaux comme les CALACS et les CAVACS est essentielle dans l’accompagnement et l’aide aux personnes. Le gouvernement devrait profiter de l’occasion pour reconnaître leur expertise et leur accorder un financement récurrent et adéquat à l’accomplissement de leur mission.
Un code de conduite
La réflexion des membres de la FNEEQ-CSN sur les relations à caractère sexuel dans les établissements d’enseignement a débuté il y a plusieurs années. Les instances de la FNEEQ-CSN ont déjà adopté une résolution jugeant inapproprié d’entretenir un rapport intime avec une étudiante ou un étudiant dans une relation pédagogique ou d’autorité.
« Nous entendons collaborer avec le ministère afin de bonifier le projet de loi et nous assurer que tous les moyens seront mis de l’avant pour favoriser un milieu de vie sain et sécuritaire pour les étudiantes, les étudiants et les membres du personnel », conclut pour sa part Jean Murdock, président de la FNEEQ-CSN.
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