Le gouvernement prétend vouloir protéger la santé publique en matière de distribution de cannabis mais il s’apprête à mettre en place un système qui ne comprend pas les garanties minimales. Tout indique que les conditions de travail des employé·e·s seront inférieures à celles offertes par la SAQ, ce qui se traduira nécessairement par un taux de roulement plus élevé. « D’un côté, on veut des employés compétents et bien formés pour vendre le cannabis mais de l’autre, on ne veut pas payer suffisamment pour les garder. Pour rencontrer les objectifs en matière de santé publique, on doit pouvoir compter sur des personnes qualifiées à l’emploi de la Société », conclut Philippe Hurteau, chercheur à l’IRIS.
À cela s’ajoute le problème du dédoublement des structures. L’auteur de la fiche soutient que « confier la vente du cannabis à une société d’État est la meilleure chose à faire. Mais pourquoi rendre inefficace la commercialisation en dédoublant les systèmes de distribution, de paie ou encore le service des ressources humaines en sachant que nous pouvons déjà compter sur la SAQ ? Il y a de quoi s’inquiéter. »
En plus de sous-traiter la livraison à domicile, le projet de loi 157 ouvre la porte à des projets pilotes de nature privée. « Le gouvernement Couillard est-il sérieux dans sa démarche ou crée-t-il une société d’État pour se donner un vernis temporaire d’acceptabilité sociale ? », s’interroge le chercheur.
Le SEMB SAQ a contribué au financement de la fiche.
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