Avec le projet de loi 70, une personne qui fait une demande d’aide sociale se verra obligée de participer au programme Objectif emploi. La bonification du chèque d’aide sociale prévue dans le cadre de cette mesure peut paraître d’emblée comme une bonne idée pour sortir les personnes assistées sociales de la pauvreté. En revanche, le ministre Hamad a prévu des outils permettant de couper jusqu’à 50 % du chèque lorsqu’il y aura manquement au plan d’intégration. « Apparemment, le ministre responsable de la solidarité sociale cautionne que des gens se retrouvent avec 308 $ par mois pour vivre. Est-il bien conscient des conséquences néfastes d’une telle mesure sur les personnes en situation de pauvreté ? », s’interroge Marie-Hélène Fortier, porte-parole pour cette action.
De plus, le ministre ne prévoit qu’un maigre 5 millions supplémentaire pour soutenir les 17 000 nouveaux demandeurs d’aide sociale par année. « Ce que le ministre ne dit pas, c’est que depuis des années, il y a des coupures dans les programmes d’employabilité et de réinsertion sociale. S’ajoute à cela les fermetures de CLE et les coupes dans le personnel. Vous comprendrez qu’on est sceptiques quant à sa volonté de réellement aider les gens », ajoute Roxane Blanchet, porte-parole des groupes de défense de personnes assistées sociales pour la région de Québec.
« Ce que ne dit pas le ministre Hamad, c’est que cet exercice permet de récupérer 50M$ dans les poches des plus pauvres. Rien à voir avec la subvention de plus d’un milliard accordé à une riche entreprise telle que Bombardier, qui, en plus, se permet de délocaliser des emplois. Voilà aussi pourquoi nous avons utilisé le symbole de l’avion pour cette action », ajoute madame Fortier.
« Si le ministre veut réellement soutenir les personnes assistées sociales et leur permettre d’obtenir un emploi, il devrait plutôt opter pour une approche positive en leur accordant un revenu décent qui permet de sortir de la pauvreté, du stress et de l’insécurité », affirme madame Blanchet. Tout comme le gouvernement l’a fait, par le passé, en augmentant les revenus des familles monoparentales. Cette mesure avait alors permis à ces personnes de sortir massivement de l’aide sociale.
Cette action a été organisée par l’Association pour la défense des droits sociaux Québec-Métropolitain (ADDSQM), l’Association pour la défense des droits sociaux de la Rive-Sud (ADDS Rive-Sud), le Comité populaire Saint-Jean-Baptiste, le Regroupement d’éducation populaire en action communautaire de Québec et Chaudière-Appalaches et le Regroupement des femmes sans emploi du Nord de Québec (ROSE du Nord).