1)Les grandes lignes du projet
2)La ligne éditoriale de son comité de rédaction
3)Plate-forme des collectifs Presse-toi à gauche !
1) Les grandes lignes du projet
a) Presse-toi à gauche c’est d’abord le projet -dans le sillage de la naissance de Québec solidaire— de faire vivre sur Internet, une agora et une tribune pour la gauche en marche du Québec.
Que la gauche puisse avoir un lieu pour se dire et se faire, pour informer et s’informer, pour confronter thèses et points de vue pluriels. A l’heure de la concentration de la presse, de la pensée unique, de la fabrication orchestrée du consentement, il est plus que jamais nécessaire que se développe au Québec une presse alternative, indépendante et forte, en somme un quatrième « contre-pouvoir » capable de faire entendre la voix de ceux et celles qui s’opposent au néolibéralisme conquérant de ce début de 21ième siècle. Presse-toi à gauche ! veut participer à ces efforts, notamment en stimulant partout où cela est possible l’unité et le réseautage, l’idée qu’au-delà de toutes nos différences il faut oser se mettre ensemble, travailler à plusieurs. En ce sens Presse-toi à gauche ! s’adresse, sans exclusive, à tous ceux et celles qui à gauche aspirent à « un autre monde médiatique possible » et veulent le construire sans sectarisme.
b) Presse-toi à gauche, c’est ensuite une conception du journalisme : « un journalisme engagé », tout à la fois rigoureux et pluriel, mais qui ne tergiverse pas -loin de toute pseudo objectivité— à prendre parti, en gardant pour boussole les possibles que recèle la situation politique d’aujourd’hui.
Oui avec la naissance de Québec solidaire, il y a aujourd’hui au Québec -et pour la première fois depuis bien longtemps-, l’occasion de donner corps à une véritable formation politique de gauche qui soit autant des urnes que de la rue, et qui fasse de la démocratie et du lien avec le mouvement social ses exigences premières. A condition bien sûr que ce parti ose faire de la politique autrement et rompe avec le consensus asphyxiant des élites et de leur rectitude politique ! A condition aussi qu’il s’y lance sous l’égide d’une large démocratie participative, sans diktat ni exclusive. D’où les trois axes de la politique éditoriale de Presse-toi à gauche ! : l’exigence démocratique comme devant être au cœur des nouvelles pratiques politiques de la gauche ; l’importance d’être au plus près des mouvements sociaux et de leurs luttes ; la nécessité de mener des débats féconds et clarifiants au sein même de la gauche (voir la ligne éditoriale ci-dessous). En ce sens, Presse-toi à gauche ! fait appel à tous ceux et celles -militants, journalistes, écrivains, intellectuels, artistes, caricaturistes, étudiants, professeurs, etc.- qui souhaiteraient écrire, faire connaître leur point de vue, travailler à la reconstitution d’un discours de gauche éclairant et stimulant.
c) Presse-toi à gauche, c’est enfin un réseau de collectifs militants qui partout au Québec cherchent à faire connaître et à développer Presse-toi à gauche ! Le supportant de leurs efforts actifs, ils se sont regroupés sur la base de l’adhésion à un certain nombre de valeurs de fond (voir la plateforme ci-dessous).
Parce qu’ils font le pari qu’il ne pourra pas y avoir de gauche digne de ce nom, sans la présence d’une gauche « radicale », c’est-à-dire qui ose prendre les choses « à la racine » et par conséquent questionner les dynamiques structurelles du capitalisme.
Parce qu’ils imaginent que la gauche, pour véritablement renaître, devra s’alimenter des pratiques et des luttes des mouvements sociaux (ouvriers, féministes, écologistes, autochtones, alter mondialistes, etc.) et des profondes remises en cause qu’ils promeuvent.
Parce qu’ils pensent que la gauche, devra tôt ou tard rompre avec le social libéralisme et le nationalisme étriqué du Parti québécois et combiner étroitement émancipation sociale et nationale dans un nouveau projet d’indépendance du Québec.
2)La ligne éditoriale de son comité de rédaction
Le comité de rédaction de Presse-toi à gauche ! aura pour boussole les quelques balises suivantes :
a) L’exigence démocratique. En cette période de crise de la représentation politique et de déficit démocratique, le comité de rédaction de Presse-toi à gauche ! cherchera à privilégier tout ce qui encourage la démocratie la plus large et participative, les pratiques collectives conviviales qui au sein même de la gauche favorisent ce « pouvoir de l’égal sur l’égal », la reprise de pouvoir de chacun et chacune sur ses conditions d’existence.
b) Le souci des mouvements sociaux et des luttes sociales qu’ils peuvent promouvoir. Parce que faire de la politique autrement implique de revaloriser le politique à l’aune des exigences du social, le comité de rédaction de Presse-toi à gauche ! portera une attention toute particulière aux luttes sociales (écologistes, féministes, alter mondialistes, syndicales, etc.) et à l’activité créatrice des mouvements sociaux ainsi qu’à l’idée d’un parti qui soit autant celui des urnes que de la rue.
c) L’intérêt pour des débats féconds et clarifiants. Parce que le « politiquement correct » et la logique « consensuelle » peuvent à leur manière paralyser la gauche en marche en la stérilisant, et parce que le débat et la critique -à condition qu’ils soient pensés sur le mode convivial- sont source de clarifications et d’avancées fécondes, le comité de rédaction de Presse-toi à gauche ! privilégiera tout ce qui permet -irrévérence en prime- d’interroger et de poser des questions de fond, tout ce qui pousse à remettre en cause dogmes et tabous.
3) Plate-forme des collectifs Presse-toi à gauche !
Il ne pourra y avoir une gauche vivante et plurielle qu’avec la présence active et ouverte en son sein d’une « gauche radicale », c’est-à-dire d’une gauche qui ose prendre les problèmes (d’ordre économique, social et culturel) « à la racine », en apercevant et faisant apercevoir leur dimension intrinsèquement structurelle et leur lien avec le capitalisme historique, refondant ainsi la perspective d’un anticapitalisme conséquent. Il ne pourra y avoir de gauche qui perdure que si, à un moment ou à un autre, elle s’emploie, à redéfinir et à refonder, à l’aune des exigences du 21 siècle et des bouleversements provoqués par la mondialisation capitaliste, les aspirations socialistes et libératrices qui ont hanté tant de générations passées.
Il ne pourra y avoir de gauche crédible que si, non seulement elle ose enfin faire de la politique (indispensable instance d’affirmation collective), mais aussi et surtout s’acharne à vouloir en faire « autrement ». Loin de la politique spectacle et du formalisme vide de nos démocraties représentatives. Loin aussi des limites de l’électoralisme à courte vue. En cherchant à promouvoir une démocratie participative authentique qui favorise la reprise de pouvoir (empowerment) sur sa propre vie (y compris dans les entreprises et les autres lieux de travail) et redonne le goût d’un autre monde possible, en dépassant les rapports de pouvoir, entre classes, genres et races.
Il ne pourra y avoir de gauche en marche, dynamique et audacieuse, que si elle s’alimente aux « nouveaux mouvements sociaux », ceux des luttes féministes, écologistes, autochtones et altermondialistes qui n’ont cessé depuis des décennies de nous aider à élargir notre regard sur les formes de domination déchirant nos sociétés contemporaines, et qui ont su démontrer leur potentiel de rupture avec le système actuel.
Il ne pourra y avoir de gauche puissante que si elle s’alimente de l’apport du mouvement syndical et des autres mouvements sociaux. Et que si elle accompagne ces mouvements dans leur passage à l’action politique. Car ces derniers, massifs et reconnus, peuvent tout autant qu’un parti politique progressiste être porteurs d’un projet de changement et de transformation sociale.
Il ne pourra y avoir de gauche autonome et capable d’occuper la place qu’elle mérite que si elle réussit à rompre avec le projet nationaliste et « social-libéral » défendu par l’actuelle direction du Parti québécois. Il ne pourra y avoir de gauche vivante et en phase avec la société québécoise et ses aspirations les plus essentielles que si elle se parvient à combiner étroitement émancipation sociale et émancipation nationale, et que si elle vise à enraciner la lutte pour l’indépendance du Québec dans l’histoire en cherchant à se réapproprier et à actualiser par exemple les traditions démocratiques des Patriotes ou les volontés d’affirmation des indépendantistes socialistes des années 60.
Il ne pourra y avoir de véritable avenir pour une gauche grandissante que si elle est capable non seulement de s’opposer pied à pied aux agressions les plus manifestes de la mondialisation néolibérale (étape actuelle du capitalisme), mais aussi si elle se donne la tâche de construire et contre proposer positivement un projet d’émancipation historique et culturelle, seul capable de mettre en échec durablement vents de droite grandissants, pensée unique et hégémonie culturelle des grands médias.