Bilan
Si l’on demeure toujours bien loin du rêve de ce journal national de gauche en format papier dont le Québec progressiste pourrait tant bénéficier, Presse-toi à gauche ! tire néanmoins un bilan positif de ces deux premières années. Car PTAG, c’est tout de même aujourd’hui près de 2000 articles parus sous la plume de plusieurs centaines de collaborateurs et collaboratrices, près de 600 visites quotidiennes sur son site, et plus de 1 200 abonnéEs web qui reçoivent la mise à jour maintenant bi-hebdomadaire de son site. De plus, PTAG peut se targuer d’avoir un impact non négligeable sur les débats en cours au sein de Québec solidaire, ce qui est certainement un apport démocratique bienvenu et salutaire en ces années importantes de formation de ce jeune parti politique. Une bonne tape dans le dos s’impose donc, pour accompagner la volonté renouvelée de poursuivre l’aventure.
Mais pour autant, les difficultés de l’entreprise ne sauraient être éludées. Parmi les défis les plus pressants, on note celui d’augmenter (encore et toujours) la participation trop largement minoritaire des femmes, celui de faire connaître davantage un journal qui peine à trouver notoriété hors du milieu relativement fermé de la gauche progressiste et militante, et aussi, celui de passer d’un journalisme encore trop exclusivement d’opinion, vers un journalisme d’enquête et plus directement informatif. Par ailleurs, est-ce une banalité d’indiquer qu’à PTAG comme ailleurs, on se heurte au même reflux militant que l’on peut observer partout au Québec, à la fin de cette vague qui avait, depuis le Sommet des Amériques, stimulé un renouveau progressiste au Québec culminant notamment en 2006 avec la création de Québec solidaire ? Ici comme ailleurs, les énergies sont rationnées, et l’intérêt public se fait frileux pour les propositions progressistes, ce qui n’aide en rien l’expansion d’un projet exigeant comme celui de PTAG…
Perspectives
Qu’à cela ne tienne, les membres de PTAG ! ont procédé à l’adoption de statuts pour PTAG ! (qui est devenu récemment une OSBL en règle), et renouvelé la composition des comités d’organisation et de rédaction. Une série de mesures, visant à répondre aux défis auxquels PTAG ! fait face, ont également été adoptées. On y retrouve l’adoption d’une plate-forme comme base politique du journal, une proposition d’identification et de mise en réseau des collaborateurs et collaboratrices de PTAG !en fonction de leurs compétences et intérêts, et celle de la mise en branle d’un plan de financement et de visibilité pour Presse-toi à gauche ! L’élargissement de l’équipe de PTAG !, tant en termes numériques qu’en terme d’une participation accrue de gens d’autres régions que celle de Québec, est également dans la ligne de mire.
Au final, il apparaît que la survie et le développement de Presse-toi à gauche ! passera, ici encore, par un travail patient et systématique de construction et d’implication. Ne doit-on pas, comme on le faisait remarquer avec humour, attacher une veste un bouton à la fois ? Gageons qu’en ce dimanche ensoleillé d’avril, les participants et participantes à cette assemblée générale auront tout autant été inspiré-es à retrousser leurs manches, en prévision du travail – et du soleil – qui se pointe à l’horizon !