Édition du 19 novembre 2024

Une tribune libre pour la gauche québécoise en marche

Le problème, c’est le système

Entrevue avec Marc-Édouard Joubert, président du Conseil régional FTQ du Montréal-Métropolitain

TB ! Comment cela se passe-t-il au Conseil régional ?

On soutient nos syndicats en lutte. On se tanne aussi d’entendre la même chanson : « on va revenir à la normale » ! Personnellement, je pense que la « situation normale », c’est ce qui a créé la crise actuelle : le délabrement du système de santé, les politiques négligentes en matière de prévention et de protection de l’environnement. Ça existait avant le coronavirus ! Il faudra de toute évidence éviter de perpétuer ce système générateur d’inégalités sociales.

TB ! Qu’est-ce que les syndicats de la FTQ ont en tête ?

Tout le monde est préoccupé par le danger de la pandémie, et aussi par les pertes d’emplois et de revenus. On aide nos membres à se retrouver dans le labyrinthe de la bureaucratie. Certes, on n’a pas le mandat de « gérer » la crise. Mais il nous faut s’entraider et agir de manière solidaire puisque c’est là la raison d’être de l’action syndicale.

TB ! Comment voyez-vous la stratégie du gouvernement ?

Legault cherche à fragmenter les salarié-s du secteur public. Chacun dans son coin, avec « ses » conditions », éparpillés dans des entités de travail coupées les unes des autres. Je suis évidemment en faveur d’augmenter les salaires scandaleusement bas des préposés, mais que dire des gens des cafétérias, de l’entretien, de la buanderie ? Ne sont-ils pas essentiels pour assurer la qualité des services publics ? En attendant, Legault nous accuse de bloquer les négociations ce qui l’a empêché de bonifier plus rapidement les salaires des préposé-es.

TB ! Est-ce qu’on va voir un sursaut de combativité cet automne ?

On a un peu de la misère à penser à cette après-crise qui se dessine déjà. La FTQ et ses syndicats affiliés sont pris dans le tourbillon de la défense des membres dans l’actuel contexte de pandémie. Il y a aussi le fait que la vie syndicale est atrophiée. C’est beau de faire des réunions ZOOM, mais cela ne donne pas le même résultat que lorsqu’on travaille et qu’on discute ensemble. L’énergie est complètement différente. Mais on passe à travers. Très bientôt, le comité du 1er mai (dont font partie la FTQ et le Conseil régional) va sortir avec quelques idées pour qu’on fête d’une manière qui reflète nos luttes actuelles et notre refus des politiques de l’État.

TB ! Est-ce qu’il y aura un Front commun du secteur public ?

Pour surmonter la tactique du gouvernement, ce Front commun est incontournable. Malgré quelques difficultés et réticences, on est plusieurs à penser que nous avons une opportunité. La population cerne davantage l’utilité véritable de notre filet social et des services publics. Il faut transformer ce sentiment populaire en faveur du secteur public et de ceux-celles qui le font fonctionner. J’espère qu’on va réussir à se coaliser avec les groupes populaires, et ce dans la durée. Et aussi, je souhaite qu’on puisse compter sur un appui fort et résonnant de la part des députés Solidaires dans ce qui sera sans doute une très dure bataille.

Mots-clés : Edition du 2020-04-28

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