Édition du 17 décembre 2024

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Premières Nations

Le discours du Trône risque de négliger les communautés autochtones avec des politiques « fondées sur les distinctions »

OTTAWA, ON, le 25 sept. 2020 - Le 23 septembre, la gouverneure générale du Canada, Julie Payette, a lu le discours du Trône au nom du gouvernement libéral de Justin Trudeau. Ce discours expose en détail les principales priorités du gouvernement alors que le Parlement a repris ses activités de l’automne. Le discours a touché un certain nombre de domaines, notamment les mesures d’intervention face à la COVID-19 et la réconciliation avec les Peuples autochtones.

Concernant ce dernier thème, le gouvernement a souligné son approche « fondée sur les distinctions » et l’a illustrée à l’aide d’exemples, comme le soutien apporté aux communautés autochtones pendant la COVID-19 et la préparation conjointe de législations sanitaires.

« Ce gouvernement doit prendre du recul et examiner son propre bilan avant de s’en vanter. La riposte face à la COVID-19 a tourné le dos à une majorité de populations autochtones et a favorisé 3 organismes bien introduits et leurs membres par rapport aux communautés qui souffrent, explique Robert Bertrand, directeur national du CPA. Ce que le gouvernement appelle un bilan réussi ressemble à du colonialisme, du paternalisme et de la négligence à l’égard des communautés autochtones hors réserve et non inscrite. »

Le Fonds de soutien aux communautés autochtones du gouvernement du Canada a initialement permis d’allouer 305 millions de dollars pour soutenir les communautés autochtones. De ce montant, seulement 15 millions de dollars ont été mis de côté pour les « populations autochtones urbaines et hors réserve » non comprises dans les trois organismes « fondés sur les distinctions » et leurs membres.

Depuis, ce montant est passé à 680 millions de dollars au total. La majorité du Fonds de soutien aux communautés autochtones annoncé jusqu’à présent continue d’être versé aux 3 organismes « fondés sur les distinctions » et leurs membres, plutôt qu’à la majorité des populations autochtones qui n’y sont pas affiliées.

« L’approche fondée sur les distinctions de ce gouvernement est un obstacle à l’accès aux programmes, au financement et à la reconnaissance des communautés autochtones hors réserve et non inscrite, et cela depuis des années, explique Robert Bertrand. Faire table rase de cette approche et recommencer sur de bonnes bases pour inclure tous les Peuples autochtones du Canada serait un véritable progrès. »

Congrès des peuples autochtones

Le Congrès des peuples autochtones (CPA) est la deuxième organisation autochtone nationale la plus ancienne au Canada. Elle a été fondée en 1971, un an après l’APN. Le CPA représente les intérêts des Indiens inscrits et des Indiens non-inscrits, des Métis et des Inuits du Sud du Canada. Le CPA est l’une des cinq organisations autochtones nationales reconnues par le gouvernement fédéral et détient le statut consultatif auprès du Conseil économique et social des Nations Unies.

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