Édition du 17 décembre 2024

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Proche-Orient

Gaza

Le bateau des pacifistes juifs intercepté par la marine israélienne

Le voilier, qui devait briser symboliquement le blocus autour de la bande de Gaza, compte, à son bord, sept militants juifs pro-palestiniens et deux journalistes. Il n’y a pas eu de violences.

La marine israélienne a intercepté, ce mardi, en pleine mer, le voilier de pacifistes juifs qui tentaient de briser symboliquement le blocus maritime autour de la bande de Gaza.

« Dix navires de guerre israéliens ont forcé le bateau à faire route vers Ashdod (port israélien) », a annoncé à l’AFP l’un des organisateurs qui se trouvait à terre à Gaza, Amjad al-Shawa. « Ils se sont rendus parce qu’ils étaient encerclés, ils n’avaient pas le choix », a-t-il ajouté.

« La marine a pris le contrôle du voilier pour l’amener au port d’Ashdod », a pour sa part confirmé l’armée israélienne dans un communiqué, précisant que l’interception n’avait donné lieu à aucune violence de part et d’autre. « Avant l’abordage, la marine a lancé deux avertissements au capitaine », selon l’armée israélienne, qui a qualifié l’opération de « provocation ».

« Ils ont dit que nous approchions une zone soumise à un blocus maritime et nous ont demandé de changer de cap », avait auparavant expliqué un passager du bateau, Yonatan Shapira, par téléphone satellitaire. A ce moment, cet ancien officier israélien avait précisé que le voilier se trouvait à 20 milles nautiques de la bande de Gaza.

Jouets, matériel de pêche, médicaments

Le bateau Irene, un petit voilier battant pavillon britannique, avec à bord sept militants juifs pro-palestiniens et deux journalistes, avait appareillé dimanche de Famagouste, dans le nord de Chypre. Avec eux, était embarquée une petite cargaison de jouets, livres, matériel de pêche ou encore médicaments, « une aide symbolique » pour la population de Gaza.

L’opération, dont le budget dépasse les 20.000 livres (23.500 euros), a été financée par des dons récoltés notamment par différentes branches de l’organisation « Juifs européens pour une paix juste ».

Le porte-parole du ministère israélien des Affaires étrangères, Yigal Palmor, avait prévenu, dès lundi, que la marine allait « établir un contact radio avec eux et vérifier où ils veulent aller. S’ils disent "Gaza", nous leur expliquerons que c’est interdit ». « S’ils insistent pour entrer dans la zone interdite des 20 milles nautiques, ils seront stoppés et conduits au port d’Ashdod. »

Le 31 mai, des commandos israéliens avaient donné l’assaut à un convoi humanitaire maritime, baptisé « flottille de la liberté », tuant 9 passagers turcs à bord du principal navire, le Mavi Marmara. Depuis, deux bateaux ont tenté en vain de forcer le blocus.

Après la vague de réprobations internationales soulevée par l’assaut du Mavi Marmara, Israël a allégé le blocus qu’il impose à Gaza depuis juin 2006, renforcé à la suite de la prise de contrôle de ce territoire par les islamistes du Hamas en juin 2007. Est toutefois maintenu un strict blocus maritime pour empêcher l’importation de matériel à usage militaire dans le territoire.

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