Édition du 17 décembre 2024

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Syndicalisme

Le Québec doit s'appuyer davantage sur ses professionnels, juge le SPGQ

Journée internationale de lutte contre la corruption

À l’occasion de la Journée internationale de lutte contre la corruption (9 décembre), le Syndicat de professionnelles et professionnels du gouvernement du Québec (SPGQ) estime que le Québec doit s’appuyer davantage sur l’expertise de ses professionnels pour freiner et endiguer la corruption, car elle a des conséquences directes sur les services offerts à la population.

Le gouvernement du Québec peut compter sur des professionnels chevronnés pour lutter contre la corruption, l’évitement fiscal, les paradis fiscaux, le crime organisé et les fraudeurs de tout acabit qui tentent de profiter des contrats publics. Ces professionnels travaillent, notamment, à Revenu Québec, à l’Autorité des marchés financiers et à l’Autorité des marchés publics.

Cependant, plutôt que de leur offrir de meilleures conditions de travail, plutôt que d’investir afin d’accroître son expertise professionnelle, le gouvernement néglige de s’attaquer rigoureusement aux paradis fiscaux, à la fraude et à la corruption. Il laisse ainsi sur la table plusieurs centaines de millions $ par an qui pourraient contribuer au maintien et à l’amélioration des services publics.

Le gouvernement québécois pourrait, par exemple, imposer les entreprises sur la base du lieu où elles génèrent leurs profits au lieu de celui où elles les déclarent. Il pourrait également obliger les comptables qui prennent part à toute forme de détournements fiscaux à rendre des comptes. Si le gouvernement avait une loi forçant les entreprises à dévoiler leurs résultats pays par pays, il serait plus facile de vérifier si certaines entreprises pratiquent l’évasion fiscale avec des filiales à l’étranger.

Le personnel professionnel de l’État peut contribuer davantage à récupérer ces sommes dans les poches des mieux nantis et d’escrocs qui ne paient pas leur juste part. Son travail permettrait aux Québécois de bénéficier de services publics de plus haute qualité, sans avoir à payer plus d’impôt. Au lieu de cela, le gouvernement peine à recruter et à retenir, notamment, le personnel de son groupe d’intervention spécialisé en planifications fiscales internationales.

Plutôt que de solliciter des firmes privées aux frais des contribuables afin qu’elles livrent des services publics soi-disant à un meilleur rapport qualité-prix, le gouvernement doit cesser dès maintenant de confier au secteur privé le mandat de développer une vision stratégique pour opérationnaliser le processus de démantèlement de l’État qui passe par la sous-traitance, la privatisation et la réduction des effectifs, notamment.

Dans un contexte de grande rareté de main-d’œuvre, le gouvernement doit attirer et retenir les professionnels ayant l’expertise nécessaire pour évoluer dans cet univers fiscal, juridique et comptable. Ces professionnels sont très recherchés, tant par l’Agence du revenu du Canada que par les cabinets privés. Pour les attirer et les retenir, le gouvernement doit démontrer qu’il est un employeur de choix et proposer des conditions plus avantageuses. Maintenant.

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