La grève du FRAPRU et de ses membres s’inscrit dans un mouvement plus vaste de grève, de fermeture et d’interruption de services initié par les campagnes Les droits, ça se défend ! et Je tiens à ma communauté, je soutiens le communautaire. Elle vise à dénoncer le sous-financement chronique de l’ensemble des organismes communautaires et plus particulièrement des organismes de défense collective des droits, dont le FRAPRU et ses groupes membres.
En 2014-2015, le Secrétariat à l’action communautaire et aux initiatives sociales (SACAIS), qui relève du Ministère québécois du Travail, de l’Emploi et de la Solidarité sociale, n’accordait que des subventions moyennes de 50 275 $ à 327 organismes de défense collective des droits à travers le Québec. « Un tel montant de subvention est totalement ridicule, quand on sait tout le travail que nos groupes ont à accomplir », affirme François Saillant, coordonnateur du FRAPRU. Il ajoute que plusieurs comités logement et associations de locataires attendent même depuis des années d’être admis à une subvention du SACAIS, notamment en Abitibi-Témiscamingue, à Sorel-Tracy, à Saint-Eustache, à Joliette et à Saint-Hyacinthe, ce qui compromet leur survie à court terme.
Le FRAPRU considère par ailleurs que les organismes qui relèvent d’autres ministères comme celui de la Santé et des Services sociaux reçoivent des subventions supérieures, mais elles aussi nettement insuffisantes par rapport à la lourdeur de leurs responsabilités.
L’austérité exacerbe les problèmes
L’organisme estime que les politiques d’austérité du gouvernement Couillard alourdissent considérablement le travail des groupes communautaires. Il cite l’exemple de ses groupes membres qui s’adressent à des populations dont les problèmes deviennent de plus en plus insolubles compte tenu des coupures gouvernementales opérées en sécurité du revenu, dans le logement social, dans le personnel déjà insuffisant de la Régie du logement et, de manière plus générale, dans les services publics.
« Le gouvernement Couillard a trop longtemps fait la sourde aux revendications des groupes comme le FRAPRU qui réclament un meilleur financement du mouvement communautaire, l’abandon de la politique d’austérité et l’adoption de mesures fiscales et budgétaires permettant de financer plus adéquatement les missions sociales de l’État. Il est temps de hausser le ton, d’où la grève des 2 et 3 novembre », conclut François Saillant.