Le FRAPRU considère que la gravité de la situation du logement exige des investissements beaucoup plus substantiels de la part du gouvernement québécois qui s’y refuse au nom de l’état actuel des finances publiques. L’organisme appuie ses dires sur les récentes données de L’Enquête nationale auprès des ménages menée en 2011 par Statistique Canada. Celle-ci chiffre à 480 000 le nombre de ménages locataires qui doivent consacrer plus que la norme de 30 % de leur revenu pour se loger. De ce nombre, 228 000 y engloutissent plus de la moitié de leur revenu, ce qui représente une hausse de 12 % par rapport à 2006. Le FRAPRU ajoute que la réalisation de logements locatifs est, quant à elle, au point mort au Québec, avec la mise en chantier d’à peine 4524 unités au cours des neuf premiers mois de 2013, une diminution de 10 % par rapport à la même période l’an dernier.
Le coordonnateur du FRAPRU, François Saillant, se tourne vers les institutions financières pour fournir le financement nécessaire à de tels investissements : « En 2013, les six plus grandes banques canadiennes ont engrangé des profits de 30,3 milliards $, dont 8,4 milliards $ pour la seule RBC. Elles peuvent et doivent être davantage mises à contribution dans la lutte contre la pauvreté et l’amélioration des services publics. Elles n’auraient jamais dû être libérées de la taxe sur le capital, comme elles l’ont été en 2011.
Réintroduire cette taxe est une simple question de justice fiscale ». Le FRAPRU rappelle que la Coalition opposée à la tarification et à la privatisation des services publics, dont il est membre, a proposé toute une série de solutions et de mesures fiscales qui, si elles étaient acceptées par le gouvernement québécois, lui permettrait d’aller chercher 10 milliards $ de revenus additionnels, sans imposer, taxer ou tarifer davantage la classe moyenne.