Des miettes pour le logement et la pauvreté
Même s’il est soulagé que le gouvernement conservateur ait annoncé la prolongation de ses investissements en logement et en itinérance, le FRAPRU accuse le gouvernement Harper de n’y consacrer que des miettes. Il déplore que seulement 253 millions $ par année soient prévus pour les cinq prochaines années afin de contribuer à tous les programmes d’aide au logement des provinces et des territoires. Il rappelle que le gouvernement reconnaît lui-même que près de 1,5 millions de ménages canadiens ont des besoins impérieux de logement, dont 325 000 au Québec.
L’organisme condamne également le gouvernement Harper pour l’absence d’investissements supplémentaires dans la construction de logements dans les communautés des Premières Nations, ainsi que dans les villages inuits du Nunavik. Selon François Saillant, « en n’investissant pas davantage dans la construction et la rénovation de logements en milieux autochtones, le gouvernement fédéral vient aggraver les problèmes de surpeuplement et de délabrement des habitations avec toutes leurs conséquences sur la santé, la sécurité et le respect des droits des populations qui y demeurent ».
Le FRAPRU considère que le gouvernement fédéral fait preuve de la même négligence, en maintenant ses transferts aux provinces en matière de programmes sociaux à 12,2 milliards $ par an, ce qui est inférieur de 14 % à ce qui était versé en 1995-1996. Selon l’organisme, Ottawa contribue ainsi à maintenir les prestations d’aide sociale à au niveau nettement insuffisant pour couvrir les besoins essentiels des personnes et des familles qui en dépendent.
Le fédéral fait-il fausse route en itinérance ?
En matière d’itinérance, le FRAPRU déplore que les investissements en itinérance aient été réduits alors qu’ils étaient déjà insuffisants. Il se demande également si le gouvernement Harper ne fait pas fausse route, en privilégiant l’approche « Logement d’abord » au détriment des autres formes d’intervention communautaire en itinérance. Le FRAPRU aurait préféré que le fédéral respecte les choix des provinces et des organismes communautaires intervenant sur le terrain.