Perte d’une instance indépendante
Le CSE a pour fonction de guider les ministres responsables sur toute question relative à l’éducation, de leur faire un rapport détaillé sur l’état et les besoins du système scolaire, en plus d’effectuer des études et des recherches qu’ils jugent nécessaires, de sa propre initiative. Le Conseil a également la responsabilité de transmettre les suggestions et les opinions de groupes intéressés ainsi que celles du public.
La première vice-présidente de la CSQ, Sonia Éthier, rappelle l’importance d’avoir des avis indépendants. « Il y a un malaise évident lorsque tout vient du même endroit. Comment peut-on faire confiance aux capacités d’autoévaluation de ce gouvernement ? Il est impossible d’avoir le recul nécessaire pour critiquer ses propres décisions pour ensuite élaborer des recommandations. Seule une instance complètement indépendante le peut, et c’est pourquoi elle avait été mise en place au départ », déclare-t-elle.
Tendances gouvernementales
Le CSE n’est pas encore assuré de disparaître, mais il y a lieu de s’inquiéter si on analyse les actions précédentes du gouvernement libéral. « Ce gouvernement a tendance à éliminer les structures qui peuvent le critiquer, et cela devient de plus en plus inquiétant. Il est facile de faire un parallèle avec l’abolition d’une autre instance indépendante au printemps dernier, soit le poste de Commissaire à la santé et au bien-être », rappelle la vice-présidente de la CSQ.
Écouter les acteurs du milieu
La leader syndicale rappelle également qu’avant de bouleverser les structures, il y aurait lieu de consulter les acteurs du milieu. « Il ne faudrait pas que la ministre répète les erreurs de son collègue de l’Éducation en imposant une réforme de structure. Si la ministre souhaite que le CSE ajoute un volet pratique à ce qu’elle nomme "de la veille théorique", il y a moyen de le faire sans jeter le bébé avec l’eau du bain ! »