Édition du 17 décembre 2024

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Premières Nations

Le Chef national de l'Assemblée des Premières Nations, Shawn Atleo, réagit au rapport Oppal et demande toujours une commission d'enquête publique nationale

OTTAWA, le 17 déc. 2012 - Le Chef national de l’Assemblée des Premières Nations, Shawn A-in-chut Atleo, a rappelé aujourd’hui la nécessité de s’appuyer sur les recommandations du rapport de la commission d’enquête sur les femmes disparues publié cet après-midi, à Vancouver, par le gouvernement de la Colombie-Britannique. Il presse aussi vivement le gouvernement de mettre sur pied une commission d’enquête, publique et nationale, qui se pencherait sur les causes profondes de la violence faite aux femmes autochtones de tout le Canada.

« Nous devons nous appuyer sur les recommandations de la commission sur les femmes disparues en Colombie-Britannique et sur le travail acharné abattu dans tout le pays par les organisations autochtones, des Premières Nations et de femmes pour que cesse la violence contre nos peuples et parmi nos peuples », affirme le Chef national de l’APN, Shawn Atleo, qui a aussi exprimé son appui aux familles et aux proches touchés par les tragédies en Colombie-Britannique et dans tout le pays. « Nous continuerons de réclamer la création d’une commission d’enquête publique et nationale qui se pencherait sur les causes profondes de ces tragédies et sur les raisons pour lesquelles de trop nombreuses femmes autochtones sont vulnérables. »

La mise sur pied d’une commission d’enquête nationale, publique et indépendante, sur les femmes autochtones disparues ou assassinées est réclamée depuis des années par les dirigeants des Premières Nations, tout récemment par les Chefs de l’APN à l’occasion de leur Assemblée extraordinaire, tenue plus tôt ce mois-ci, ainsi que par le Chef national Atleo lorsqu’il a offert son soutien, la semaine dernière, à la famille de Summer Star Elizabeth Krista-Lee Fowler. La famille Fowler a aussi exprimé la même demande.

« Malgré le profond chagrin qui nous afflige depuis le départ de notre fille chérie, nous avons trouvé un certain réconfort dans le soutien que nous apportent nos dirigeants, et nous sommes reconnaissants qu’ils continuent à porter notre message et à faire valoir nos revendications et celles des autres familles touchées par des tragédies similaires », a déclaré Matilda Fowler, à Vancouver, le 12 décembre. Mme Fowler est la mère de CJ Morningstar Fowler, 16 ans, dont le corps a été découvert à Kamloops le 5 décembre.

Une commission d’enquête publique nationale examinerait les facteurs de risque socioculturels et socioéconomiques associés aux jeunes filles et aux femmes autochtones. Elle comprendrait des audiences publiques et une analyse des politiques et des procédures policières en ce qui a trait aux recherches, aux enquêtes et aux communications entre les corps policiers, les responsables publics et les familles.

Plus particulièrement, une commission d’enquête publique nationale sur la violence à l’encontre des femmes et des jeunes filles autochtones permettrait :
un examen ouvert et transparent des facteurs socioéconomiques, politiques et historiques qui entraînent une vulnérabilité toujours plus grande ; un examen des pratiques et des protocoles policiers en ce qui a trait aux enquêtes sur les disparitions de femmes autochtones, aux communications avec les familles et entre les territoires de compétence ; un examen et un suivi des nombreuses recommandations, malheureusement trop souvent restées lettres mortes, issues de commissions antérieures, d’enquêtes, de rapports et de groupes de travail (comme la Commission royale sur les peuples autochtones, la Commission d’enquête du Manitoba sur l’administration de la justice, les sommets nationaux des femmes autochtones, etc.) en vue de cerner les barrières à leur mise en œuvre et les stratégies qui permettraient de les surmonter ; l’examen des services et des expériences en centres urbains ainsi que des stratégies qui y sont appliquées ; l’examen de la situation dans le nord du pays de même que des perspectives et des expériences uniques des Premières Nations du nord et des collectivités inuites et, enfin, l’examen des pratiques et des interventions collectives novatrices en vue d’enrayer la violence et de procéder à la réconciliation.

« Les conclusions du rapport du commissaire Oppal ne font que confirmer ce que les Premières Nations répètent depuis des années : les femmes et les jeunes filles autochtones se retrouvent trop souvent en position de vulnérabilité, laquelle conduit à la violence et même à la mort », remarque la Chef régionale de Colombie-Britannique de l’APN, Jody Wilson-Raybould. « Les recommandations du rapport du commissaire Oppal semblent prometteuses, mais on doit travailler à l’échelle nationale pour découvrir pourquoi le système judiciaire ne réussit pas à mettre un terme à cette violence. Le premier ministre doit s’engager à mettre sur pied une commission d’enquête, publique et nationale, qui se pencherait sur ces problèmes systémiques sous-jacents afin que cette violence ne puisse se poursuivre sans qu’il y ait justice ou prévention. »

L’APN travaille toujours en collaboration avec les Premières Nations de tout le pays et avec d’autres organisations autochtones et de femmes, notamment avec l’Association des femmes autochtones du Canada (AFAC), à l’élaboration d’un plan d’action national visant à mettre un terme à la violence à l’encontre des femmes et des jeunes filles autochtones. L’APN et l’AFAC prévoient organiser un forum national en 2013.

La commission d’enquête sur les femmes disparues en Colombie-Britannique, dirigée par l’honorable Wally Oppal, a examiné le cours des enquêtes policières sur les femmes portées disparues dans le quartier Eastside du centre-ville de Vancouver entre le 23 janvier 1997 et le 5 février 2002.

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