Des coupures gardées secrètes
Alors que certaines mesures ont nécessairement dû être mises de l’avant, comme la fin des paiements des frais de scolarité par carte de crédit et la fermeture des bibliothèques le dimanche, l’UQAM s’évertue à cacher les plus graves conséquences de l’austérité qu’elle met en place. Par exemple, alors qu’elle prévoyait couper au minimum 150 cours dès cette session, l’administration se refuse à commenter combien de cours seront coupés. Alors que les rumeurs se répandent dans les départements, voulant que les contrats de correction soient grandement amputés, encore une fois, silence radio de l’administration. Alors que des membres du SÉTUE (Syndicat des employé-es étudiant-e-s de l’UQAM) tentaient d’aller chercher par elles et eux-mêmes l’information, l’administration a donné la consigne aux adjoint-e-s administratives qui gèrent ces dossiers, de ne pas communiquer avec elles et eux.
Des demi-vérités pour faire peur
Dans les derniers jours, une nouvelle a fait les manchettes sur l’UQAM. Il semble que l’administration de l’UQAM ait laissé savoir aux journalistes qu’il y avait eu une baisse de 5,3% des demandes d’admission à l’UQAM, que cela laissait présager une baisse du financement de l’institution et que la faute incomberait aux grèves du printemps. Notons qu’il existe une différence marquée entre demandes d’admission et inscriptions. Dans le premier cas il s’agit de gens qui font la demande d’étudier à l’UQAM (et probablement dans d’autres universités) alors que dans le second cas il s’agit de gens qui sont devenus étudiant-e-s à l’UQAM. C’est en fonction du nombre d’inscrit-e-s et non des demandes d’admission que l’université reçoit son financement. D’où l’arnaque.
Il semble que l’administration ait, volontairement ou non, entretenu une confusion entre ces deux termes. Lorsque Robert Proulx, recteur de l’université, avance que les baisses de demandes d’admission pourraient entraîner des pertes de 5 millions pour l’UQAM, c’est plus qu’une demi-vérité. En effet, il semble, selon les listes de membres qui leur ont été remises par l’UQAM, que les effectifs de la majorité des facultés de l’UQAM sont semblables aux moyennes des sessions d’automne passées. Il semble donc qu’il s’agisse d’une campagne de peur pour légitimer les coupures et mettre le blâme sur les grèves qui les contestent.
Les membres du SÉTUE ne sont pas les seul.e.s à subir les conséquences de ces coupures. Le syndicat des professeur-e-s, des chargé-e-s de cours et des employé-e-s étudiant-e-s sont aussi actuellement en négociations de leur convention collective et confrontent donc directement l’administration sur sa politique d’austérité.
Manifestation interne À nous l’UQAM !
1er octobre 2015, 12h30