Encore une fois, le nombre de sièges remportés par chaque parti ne correspond pas à ce que la population a demandé en votant. Ainsi, le PLQ, occupera 56% des sièges, malgré qu’il n’ait reçu que 41% des votes. La désignation de l’opposition dépend aussi de bien peu de choses, puisque seulement 2,25 points de pourcentage séparent l’opposition officielle de la Coalition avenir Québec, arrivée 3e en nombre de votes. Le Parti québécois a néanmoins pu obtenir 24% des sièges contre 18% pour la CAQ.
Comme toujours, les partis moins bien établis souffrent d’importantes sous-représentations. C’est le cas de la CAQ, en déficit de 5,6 points, et de Québec solidaire, qui ne détiendra que 2,4% des sièges, alors qu’il a récolté 7,6% d’appui.
Les résultats démontrent bien la vétusté du mode de scrutin majoritaire, qui n’est pas vraiment un scrutin à l’échelle nationale, mais plutôt l’addition de 125 scrutins locaux. Ce dernier étant connu pour occasionner des distorsions dès qu’il y a plus de deux partis, celles-ci ne peuvent que s’aggraver et étouffer le pluralisme politique pourtant bien présent au Québec. Selon l’indice de Gallagher, les élections de 2014 souffrent d’une forte distorsion globale, avec un indice de plus de 12, ce qui est nettement plus élevé par rapport aux autres pays qui utilisent des systèmes proportionnels (en moyenne un indice de 3).
Cette fois encore, la représentation régionale n’est pas conforme à ce que la population a souhaité. Dans les régions de la Capitale-Nationale, de la Côte-Nord, de Laval, de Mauricie-Bois-Franc et de l’Outaouais, le pouvoir sera monopolisé ou presque par un parti qui souvent a obtenu moins de 45% des votes régionaux.
La représentation égalitaire des hommes et des femmes a subit un dur revers. Alors que les femmes ne formeront que 19% des membres de la nouvelle Assemblée nationale, elles représentaient 33% de cette même assemblée lors du scrutin de 2013. La situation stagne au niveau de la représentation de la diversité ethnoculturelle, puisque l’Assemblée nationale ne comptera qu’une dizaine de membres issus des minorités ethnoculturelles, soit 8%, ce qui est bien loin de la réalité démographique (au moins 14,5% de la population est née à l’étranger ou est membre d’une minorité visible). Ces déficits de représentation nuisent à la société québécoise, puisque les décisions que pourra prendre ce gouvernement ne pourront tenir compte efficacement des valeurs, de la situation et des opinions de la population dans toute sa diversité.
« Tant que l’Assemblée nationale ne se conforme pas à ce que la population demande, les opinions politiques ne seront pas respectées à leur juste part, ce qui n’est pas normal dans une démocratie. Un changement profond est nécessaire pour mettre fin à ces aberrations. Le MDN demande au gouvernement Couillard d’agir sans tarder et il exhorte les autres partis à prendre en compte les intérêts supérieurs de la nation et à travailler de concert au bénéfice de la démocratie » souligne Jean-Sébastien Dufresne, président du MDN. Il ajoute que « Les partis devront respecter les consensus qui se sont massivement exprimés ces dernières années vers un mode de scrutin produisant un résultat proportionnel, comme le modèle proposé par le MDN peut le faire : un modèle proportionnel mixte compensatoire accompagné de mécanismes pour améliorer la représentation sous toutes ses facettes » (Voir La Solution démocratique existe sur www.democratie-nouvelle.qc.ca).
Le consensus existant non seulement sur la nécessité de cesser d’utiliser le mode de scrutin actuel, que sur les résultats que le prochain devrait atteindre, le MDN invite la population à signer une lettre ouverte sur www.meilleuredemocratie.com afin d’exiger le dépôt d’un projet de loi réformant le mode de scrutin.
La campagne a été lancée lors d’un événement public le 22 mars 2014, au cours duquel la lettre ouverte a été diffusée. Celle-ci compte à ce jour près de 6 000 co-signataires, dont plusieurs personnalités publiques. La campagne se poursuivra tout au long de l’année 2014 via des activités à l’échelle nationale et dans les régions du Québec, pour culminer par un événement public d’envergure à l’automne.
Cette campagne s’ajoute à celle déjà en cours, Solution démocratique, par laquelle le MDN propose de concrétiser cette revendication en endossant un mode de scrutin bâti à partir des consensus des dernières années. « Plusieurs actions sont donc possibles pour obtenir un nouveau mode de scrutin, quel que soit le cheminement parcouru par une personne ou un groupe. Les partis devront respecter les consensus qui se sont massivement exprimés lors des dernières consultations, vers un mode de scrutin produisant un résultat proportionnel, comme c’est le cas de celui proposé par le MDN : un modèle proportionnel mixte compensatoire pourvu de mécanismes pour améliorer la représentation sous toutes ses facettes », ajoute Jean-Sébastien Dufresne.
À propos du Mouvement pour une démocratie nouvelle (MDN)
Le Mouvement pour une démocratie nouvelle est une organisation citoyenne non partisane qui œuvre depuis 1999 à l’instauration d’un mode de scrutin qui respectera la population et ses choix politiques. Il s’emploie à ce que le Québec ait mode de scrutin à finalité proportionnelle, respectueux de la volonté populaire, permettant une représentation égale entre les femmes et les hommes, incarnant la diversité ethnoculturelle québécoise ainsi que le pluralisme politique, et attribuant une juste place aux régions.
Pour signer la lettre ouverte et voir la capsule vidéo : http://meilleuredemocratie.com/
Pour endosser le mode de scrutin Solution démocratique : http://www.democratie-nouvelle.qc.ca/la-solution-democratique-existe/