De Paris, Omar HADDADOU

La menace d’une nouvelle sécheresse sévère en France en 2023, a contraint l’Exécutif à réagir derechef à travers un « Plan d’eau » dévoilé ce jeudi 30 mars à Savines - Le Lac par Emmanuel Macron, devant le plus grand réservoir d’eau douce en Europe de l’Ouest. Signe avant-coureur de la déraison civilisationnelle, l’épuisement de la ressource hydrique (1,45 milliards de Km3) dont nous sommes les vils artisans, augure d’un scénario catastrophe. L’Hexagone, protagoniste de haut rang de l’affolement climatique dont 58 % de la consommation de l’élément vital va dans l’Agriculture, vient d’enregistrer une déficience pluviométrique record entre 2022 et 2023.

Une sécheresse historique ! Le volume de certains cours d’eau ne cesse de baisser, impactant sensiblement la production hydroélectrique de certains barrages. La recharge des nappes phréatiques, selon le Ministère de Transition Ecologique et de la Cohésion des Territoires, demeure de très faible capacité.
Les images de cours asséchés sont relayées ces derniers jours par les médias français, attestant de l’acuité de la carence. A titre illustratif, l’épisode de 32 jours sans une seule goutte de pluie, a été relevé cette semaine dans plusieurs départements. Le niveau de 80% des nappes souterraines est en deçà de la normale. Idem pour les lacs qui sont seulement à 45 % du taux de remplissage en période post-hivernale. Contrairement à 2022 où tous les plans d’eau étaient remplis.

Dans un contexte de colère et de heurts, au sujet de l’eau, avec les forces de l’ordre dans les Deux- Sèvres contre « la méga –bassine » où l’usage de force serait disproportionné, 4000 grenades lacrymogène auraient été tirées sur les 10.000 personnes rassemblées. S’exprimant depuis la place Beauvau, Gérald Darmanin a fait état de 28 gendarmes et 7 manifestants blessés lors des affrontements.

Intervenant sur LCI, Jean-Luc Mélenchon déclare : « Je ne vais pas défendre des formes d’actions que je n’ai jamais approuvées. Cette histoire a été lamentablement organisée par Gérald Darmanin ».de personnes ont manifesté dans

Et c’est avec aplomb et un ton péremptoire que Président Macron exprimera son soutien au projet des Bassines, permettant aux Agriculteurs de stocker de l’eau : « On a une ressource en eau renouvelable qui a fortement baissé. Des sécheresses de plus en plus fréquentes. Quand on regarde tous les scénarios qui sont donnés par le GIEC, et tous les experts qui déclinent, aucun nous dit que la situation va s’améliorer ».
Face à cette situation atterrante qui se greffe à l’épineux dossier des retraites et l’interventionnisme bourbeux de la France en Ukraine, le chef de l’Etat propose une feuille sur 5 grands axes, avec 50 mesures permettant de réaliser 10% d’économie d’eau dans tous les secteurs (Agriculture, Industrie…) d’ici 2030.

Le plan prévoit l’utilisation des eaux usées (1%)pour l’arrosage des espaces verts, le nettoyage des voies publiques et des véhicules. Il a aussi pour objet la réduction des fuites sur le réseau. 170 points noirs où 1 litre sur 2 s’échappe des tuyaux. L’Etat débloquera une enveloppe de 180 Millions pour le renouvèlement des canalisations. A cette batterie de dispositions visant en premier lieu l’Agriculture et ses 58% de consommation d’eau, s’accole la mise en place de lutte contre le gaspillage et la tarification progressive incitant à la sobriété.

Un chantier qui n’éclipsera pas l’entretien amplement médiatisé, demain mercredi à Matignon, entre une Elisabeth Borne inflexible sur les 64 ans de la retraite, les groupes parlementaires, les organisations patronales et l’Intersyndicale.

Quant au spectre de la raréfaction de l’eau douce, la France, à l’instar de sa voisine l’Algérie, mise sur les nouvelles technologies de dessalement intensif de l’eau de mer.
O.H