Édition du 17 décembre 2024

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Santé

La FSQ-CSQ rendra le gouvernement responsable de l'état du réseau public de santé

SEPT-ÎLES, QC, le 28 mai 2014 - « Notre réseau public de santé ne peut plus encaisser de nouvelles coupes budgétaires sans conséquences graves pour les patients. Les travailleuses et travailleurs de la santé ont atteint un tel état d’épuisement, à force de tenir le réseau à bout de bras, qu’ils ne peuvent plus à eux seuls assurer la responsabilité de la qualité des soins à la population. »

Présidente de la Fédération de la santé du Québec (FSQ-CSQ), affiliée à la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), Claire Montour a profité de son passage à Sept-Îles aujourd’hui pour lancer un sérieux cri d’alarme au premier ministre Philippe Couillard et au ministre de la Santé, Gaétan Barrette.

« Non seulement le gouvernement doit renoncer à toute nouvelle coupe dans le secteur de la santé, mais il doit nécessairement hausser de façon significative le budget en santé si l’on veut assurer une qualité de soins et de services. Ceux qui laissent croire qu’on peut continuer à couper sans affecter les soins, ou même qu’il faut imposer de telles compressions budgétaires pour assurer l’avenir du réseau, trompent odieusement la population et mettent eux-mêmes en péril notre système public de santé », accuse Claire Montour.

Un personnel qui ne veut plus payer de sa santé

La présidente de la FSQ-CSQ prévient que le personnel de la santé a fini de payer de sa propre santé pour « faire marcher le réseau », pendant que le gouvernement se décharge de ses devoirs et responsabilités.

« Le personnel de la santé est tellement rendu au bout du rouleau qu’il tombe de plus en plus malade. L’augmentation effarante des congés de maladie le démontre clairement. Ainsi, en 2012-2013, l’assurance salaire pour le personnel du réseau de la santé a coûté 389,6 millions de dollars, ce qui représente une hausse de 6,1 % comparativement à l’année précédente ; et la situation continue en empirant », analyse Claire Montour.

Un gouvernement qui devra répondre de ses décisions

Face à ce constat inquiétant, la leader syndicale soutient que le gouvernement devra désormais répondre des conséquences de ses décisions politiques.

« À partir de maintenant, la FSQ-CSQ, au nom de ses membres, tiendra le gouvernement, notamment le ministre de la Santé, imputable et responsable du choix qu’il fait d’accorder ou non les budgets nécessaires pour assurer des soins de santé de qualité à la population. Il est plus que temps que les élus réalisent qu’il y a des conséquences aux décisions qu’ils prennent et, dans le cas du secteur de la santé, cela signifie du personnel de plus en plus malade et des soins qui ne répondent plus aux besoins », explique Claire Montour.

Un système mal en point à cause des gouvernements

Cette dernière défie le nouveau ministre de la Santé et les dirigeants des établissements de venir constater sur place les dégâts causés par les coupes successives et les mauvaises décisions politiques et administratives qui se sont additionnées au fil des ans.

« On rabat sans cesse les oreilles du personnel du fait qu’il est imputable. Si c’est vrai pour les travailleuses et les travailleurs, ça l’est tout autant pour les décideurs politiques et administratifs. Faut-il rappeler que nous avions l’un des meilleurs systèmes publics de santé au monde qui est malheureusement aujourd’hui mal en point. Ce n’est pas la faute du personnel mais bien plutôt celle des gouvernements et de leurs ministres de la Santé qui se sont succédés et dont les décisions nous ont directement conduits à l’impasse actuelle. Ces élus, les uns après les autres, se sont malheureusement attardés à simplement gérer la colonne de chiffres sans jamais se préoccuper de la personne, le personnel comme le patient, au cœur du réseau de la santé », dénonce la présidente de la FSQ-CSQ.

Imputabilité exigée

Claire Montour conclut qu’advenant un événement malheureux dans un établissement de santé, sa fédération n’hésitera pas à en rendre imputables les dirigeants de l’établissement, l’agence de santé concernée ainsi que le gouvernement, dont le ministre de la Santé, pour avoir directement et indirectement créé les conditions ayant mené à cette situation.

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