À ce moment en 2020, la FIPEQ-CSQ s’était dite ouverte à la proposition du gouvernement, en prenant en considération la situation d’urgence causée par le début de la pandémie. La fédération comprenait la nécessité de mettre en place une solution à court terme, notamment de diminuer le ratio du personnel éducateur qualifié sur le terrain afin de maintenir le service aux parents, malgré le manque d’intervenantes en petite enfance.
Or, pour le ministère de la Famille, cette baisse de ratio semble être la nouvelle solution magique pour pallier le manque de personnel qualifié sur le terrain, problème dénoncé par la FIPEQ-CSQ depuis belle lurette.
En effet, maintenant le gouvernement propose que le ratio d’un membre du personnel qualifié sur trois soit maintenu au-delà de la fin de l’état d’urgence sanitaire, et ce pendant neuf mois supplémentaires. De plus, il est proposé que, pour les douze mois suivants, au moins un membre sur deux du personnel éducatif soit qualifié et présent auprès des enfants. La FIPEQ-CSQ déplore ce manque de cohérence et de respect pour la qualité des services octroyés dans le réseau de la petite enfance régi et subventionné dans l’ensemble de la province, qui est déjà en crise.
« Nous nous étions positionnées en accord avec cette solution compte tenu de son effet temporaire, mais aujourd’hui avec ce projet de règlement, c’est la qualité des services qui est en péril. Cette décision porte atteinte à notre expertise et ne démontre aucune intention de la part du ministère de la Famille à trouver des solutions pour le manque criant d’intervenantes qualifiées dans le réseau de la petite enfance. Elle va plutôt exacerber la crise, en coupant dans la qualité des services pour laquelle on se bat depuis des années. Nous avons un programme éducatif à appliquer et nous travaillons à chaque instant de la journée sur le développement optimal des enfants, misant sur leur avenir. Ce que nous voulons est un plan concret et rapide pour retourner aux exigences de la Loi soit à deux intervenantes qualifiées sur trois », demande Valérie Grenon, présidente de la FIPEQ-CSQ.
La FIPEQ-CSQ réclame au ministère de ne pas aller de l’avant avec ce projet de règlement qui normalement entrerait en vigueur d’ici quarante-cinq jours. La FIPEQ-CSQ souhaite plutôt un retour au ratio normal d’intervenantes qualifiées dans le réseau de la petite enfance, aussitôt que l’urgence sanitaire sera levée, ainsi qu’un investissement massif dans les conditions de travail des intervenantes en centre de la petite enfance (CPE) pour attirer et retenir ces professionnelles dans le réseau. La fédération avait aussi récemment envoyé une lettre au ministre des Finances résumant ses demandes en vue du dépôt du budget provincial.
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