La CSN est d’avis qu’en ne reconduisant pas au-delà du mois de mars 2020 ces primes visant à retenir le personnel dans des secteurs particulièrement touchés par la rareté de main-d’œuvre, la situation risque de s’aggraver et les services à la population seront une fois de plus affectés. La CSN lance donc une pétition sur le site de l’Assemblée nationale du Québec réclamant le maintien de ces mesures d’ici la conclusion d’une entente et invite toute la population à la signer.
« Le gouvernement Legault ne semble pas saisir toute l’ampleur de la crise que nous vivons dans les réseaux, déplore la vice-présidente de la CSN, Caroline Senneville. Un important coup de barre s’impose pourtant et ce n’est pas simplement un mauvais message qui sera envoyé au personnel des services publics, c’est une atteinte directe à leurs conditions de travail. Non seulement le gouvernement offre moins que l’inflation, mais il se prépare aussi à réaliser des économies de bout de chandelle sur le dos des travailleuses et des travailleurs du secteur public ».
Rappelons que des primes sont versées à certaines catégories de personnel pour lesquelles la rétention est particulièrement problématique. Or, les montants dédiés à ces primes prennent fin le 30 mars prochain et le gouvernement n’a toujours pas annoncé leur renouvellement.
Étant donné que certaines de ces primes sont versées sous forme de montant forfaitaire à la suite d’un nombre convenu d’heures de travail, plusieurs personnes pourraient se retrouver dans la situation où elles n’auront pas droit à la prime parce qu’il leur manquerait quelques heures à faire en date du 30 mars 2020. Pour plusieurs autres travailleuses et travailleurs, l’interruption du versement de certaines primes entrainera une diminution de revenu.
Bien qu’antérieurement le gouvernement ait déjà indiqué être favorable à la reconduction de la prime versée aux ouvriers spécialisés, il n’a démontré aucun signe positif à ce moment-ci à l’effet de la maintenir jusqu’à la signature de la prochaine convention collective.
Pour ce qui est de la prime versée aux psychologues des secteurs de la santé et des services sociaux et de l’éducation, la partie patronale n’a pas non plus montré d’ouverture à la reconduire, et ce, malgré qu’elle ait reconnu elle-même dans un rapport sur ses effets que « le retrait de la prime pourrait potentiellement avoir un impact sur l’attraction et la rétention des psychologues et affecter l’accès aux services à la population ».
Quant aux primes pour le travail en CHSLD, auprès de clientèles aux prises avec des troubles graves de comportement (TGC) ou encore dans le Grand Nord, et aux autres mesures arrivant à échéance le 30 mars 2020, le gouvernement n’a également pas donné suite à la revendication de la CSN de les maintenir durant la période des négociations.
Un budget dédié au perfectionnement des techniciens et techniciennes et des professionnel-les en santé et services sociaux ainsi qu’un autre réservé à l’encadrement de personnes nouvellement embauchées en soins infirmiers et cardio-respiratoires sont également menacés de prendre fin le 30 mars prochain.
Pour la CSN, si le gouvernement décide de ne pas agir dès maintenant afin de maintenir ces primes et budgets au-delà du 30 mars, cette décision sera vécue comme un autre coup dur pour le personnel et la qualité des services.
Pétition
La pétition peut être signée ici : www.bit.ly/petitionprimes
Elle sera en ligne jusqu’au 20 avril 2020, puis sera déposée à l’Assemblée nationale dans les jours qui suivront.
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