Les anciens employés de ce magasin ne baissent pas les bras. Couche-Tard a fermé la succursale dans la nuit du 6 avril 2011 à la suite de l’accréditation de leur syndicat. Ce midi, devant le bâtiment toujours barricadé, ils ont célébré leur détermination et les nombreux appuis qu’ils reçoivent de la population. Ils ont fait une fête pour saluer leurs anciens clients.
« Alimentation Couche-Tard voulait nous faire peur en fermant notre succursale, a lancé Laurent De Gagné-Plamondon, un ancien employé du magasin et vice-président du Syndicat des travailleuses et travailleurs des Couche-Tard de Montréal et de Laval-CSN. Mais, la compagnie n’a pas réussi ! »
« Nous continuons la bataille pour notre droit fondamental à nous syndiquer devant la Commission des relations du travail. Les audiences se poursuivent la semaine prochaine. Et, en regardant dans les autres succursales syndiquées, nous constatons que c’est gagnant de s’unir afin de faire valoir nos revendications. »
La négociation
Pour David Bergeron-Cyr, vice-président de la Fédération du Commerce - CSN, l’état des négociations à la succursale de Saint-Liboire (près de Saint-Hyacinthe) démontre l’avantage de la syndicalisation chez Couche-Tard.
Le ministère du Travail a récemment accordé l’arbitrage afin d’y imposer une première convention collective. L’arbitre Jacques Doré a été nommé par le ministère dans une étape cruciale pour protéger l’accréditation syndicale.
Hier, la CSN a appris qu’un autre arbitre sera nommé afin de trancher sur la première convention collective à la succursale syndiquée de Saint-Hubert.
« Nos membres à Saint-Liboire et à Saint-Hubert vont avoir une convention collective, a déclaré David Bergeron-Cyr. Ils auront des règles de travail claires et des conditions de travail supérieures aux autres magasins Couche-Tard non syndiqués. »
Avant de demander l’arbitrage pour la section locale de Saint-Liboire, le syndicat a obtenu, à la table de négociation :
• La protection des horaires des employé-es à temps plein, ce qui veut dire que Couche-Tard ne peut modifier l’horaire des travailleurs sans leur consentement ;
• Le respect de l’ancienneté ;
• Un mécanisme transparent et équitable pour accorder des vacances et des congés ;
• Un engagement de l’employeur, lorsqu’un employé tombe malade, à lui trouver un remplaçant (actuellement, c’est la responsabilité de l’employé) ;
• Un comité paritaire des relations du travail.
Deux enjeux majeurs restent en litige et seront réglés par l’arbitre : les augmentations de salaire et les échanges de quart de travail entre les employé-es. Cette dernière pratique sera éliminée dans tous les magasins au Québec, selon l’employeur.
C’est encore une autre raison pour signer une carte syndicale de la CSN, a noté Jean Lacharité, vice-président de la CSN et le responsable de la syndicalisation au comité exécutif de la centrale.
« Aucun employeur ne peut tenter d’intimider les travailleuses et les travailleurs s’ils décident de se syndiquer, a souligné Jean Lacharité. À maintes reprises, Couche-Tard n’a pas respecté les lois du travail du Québec, entre autres, en ayant fermé cette succursale il y a un an. C’est le temps qu’Alimentation Couche-Tard devienne un bon citoyen corporatif ! »
Jean Lacharité a conclu en invitant les autres travailleuses et travailleurs de Couche-Tard de demander l’aide de la CSN afin de fonder leur propres syndicats. « Nous allons défendre votre droit de vous syndiquer, malgré ce que votre employeur vous dit ou vous fait signer. Vous avez le droit d’améliorer vos conditions de travail en vous joignant à un syndicat CSN, et ce n’est pas Couche-Tard qui peut vous l’enlever. »