Cette ingérence, certes, remonte à plus d’un siècle, mais elle a pris des tournures si dramatiques, si spectaculaires, si structurelles depuis ces dix dernières années, qu’il est devenu difficile sinon impossible de penser la politique, de faire des propositions sans prendre du même coup en considération cette lourde et déterminante « présence étrangère ».
Et même ce « vide constitutionnel » qui galvaude toute pratique politique, déstructure les institutions d’État et qui prend actuellement une dimension critique avec le meurtre de Jovenel Moise n’est-il pas le résultat de turpitudes érigées en institution voulues et entretenues par la « communauté internationale » ?
Face à ce « mutisme constitutionnel1 », il est essentiel de constituer une transition relevant d’un consensus de rupture, prenant appui sur la volonté du peuple haïtien de constituer un nouvel État souverain, au service de la population.
C’est pourquoi à ce tournant de notre histoire, la lutte pour une transition de rupture est fondamentale. Elle implique le rejet de toutes élections précipitées, conçues et mise en place par un pouvoir de facto, illégitime, sous la tutelle de puissances étrangères. Elle promeut la participation de toutes les forces vives, conscientes de la nécessité d’un nouvel État. Elle vise une nation souveraine, maîtresse de son destin. Elle comprend la nécessité et l’importance d’une société juste et égalitaire.
Pour toutes ces raisons, la solution à la crise actuelle doit être haïtienne, c’est-à-dire qu’elle se fera avec la pleine conscience de la souveraineté du peuple.
Nous de la Coalition haïtienne au Canada contre la dictature en Haïti, nous soutenons sans réserve cette démarche pour trouver une solution haïtienne à cette crise délétère augmentant quotidiennement le nombre de cadavres, accentuant la misère du peuple.
La Coalition haïtienne au Canada contre la dictature en Haïti (CHCDH)
Célia Romulus et Alain Saint-Victor, porte-parole
Montréal, le 31 août 2021
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