Selon les dispositions actuelles de l’AECG, un navire étranger, avec son équipage d’étrangers qui sont exploités, surmenés et qui ne sont pas familiers avec la fragilité de l’écosystème canadien, pourrait participer aux échanges commerciaux en eaux canadiennes, un domaine autrefois réservé aux navires et aux équipages canadiens. Le déversement de cette semaine a été causé par le MARATHASSA, un vraquier enregistré à Chypre employant un équipage étranger. Ce navire est le parfait exemple du genre de navire que l’AECG autoriserait en eaux canadiennes.
« Le SIU du Canada est outré que le gouvernement conservateur mette en péril l’écosystème du Saint-Laurent et des Grands Lacs pour des raisons commerciales » a commenté James Given, président du Syndicat International des Marins Canadiens et président du CCDMCL. « Le SIU clame depuis longtemps qu’il suffit d’un seul accident pour causer des dommages irréversibles à l’environnement ; ce qui s’est produit à Vancouver est une vraie catastrophe pour la pittoresque English Bay. »
Les navires étrangers et leur équipage d’étrangers ont rarement les compétences nécessaires pour naviguer dans les voies maritimes confinées du Canada et ils peinent à satisfaire à nos normes de sécurité sévères. « Le gouvernement du Canada met sérieusement en péril la qualité des eaux du Saint-Laurent et des Grands Lacs » a ajouté M. Given. « Les navires et équipages étrangers n’ont aucun intérêt pour la protection de nos eaux. Contrairement aux marins canadiens, ni eux ni leur famille n’en dépendent exclusivement. »
« Voilà pourquoi le transport maritime intérieur doit demeurer une industrie canadienne » affirme Peter Lahay, le coordonnateur national de la Fédération internationale des ouvriers du transport (FIT) basé à Vancouver. « Une telle catastrophe est peu probable pour les navires canadiens et, si elle devait se produire, les propriétaires des navires seraient tout près. Ils ont des intérêts dans leur communauté. Mais, plus important encore, nous connaissons leur identité. Ce ne sont pas de nébuleuses compagnies à numéro enregistrées aux Îles Cayman, à Panama ou à Chypre. »
« Il n’est pas surprenant que le capitaine du MARATHASSA ait essayé de nier que du pétrole s’échappait de son navire » a ajouté M. Lahay. « Les représentants des marins canadiens s’attaquent continuellement aux propriétaires de ces navires battant pavillon de complaisance. Nous sommes au courant des rejets délibérés de matières polluantes, des travailleurs exploités et non rémunérés. Ce qu’ils nient aussi. »
Les boulettes de goudron, les roches et les bernaches recouvertes de pétrole déjà aperçues sur la plage constituent un risque environnemental à Vancouver. Le SIU est convaincu qu’une telle situation aurait pu être évitée. « Les risques de déversement existent, mais les chances qu’ils se produisent sont considérablement réduites lorsque nous sommes en présence de navires canadiens dont l’équipage canadien est hautement qualifié. « Nous compatissons avec les gens de Vancouver qui doivent subir les conséquences d’un accident qui aurait probablement pu être évité. Il est temps que nous choisissions minutieusement les navires qui pourront naviguer en eaux canadiennes » a conclu M. Given.
Un mot sur le Syndicat International des Marins Canadiens : un syndicat de marins qui œuvre pour les marins. Le Syndicat International des Marins Canadiens est au service des marins non brevetés depuis 1938 et est affilié au Syndicat International des Marins de l’Amérique du Nord lequel représente actuellement 60 000 marins non brevetés à travers le continent. Le plus important syndicat de marins au Canada, le Syndicat International des Marins, mieux connu sous l’acronyme SIU, représente la majorité des marins non brevetés travaillant à bord de navires qui naviguent sur les Grands Lacs, le fleuve St-Laurent, la Côte Est et la Côte Ouest ainsi qu’en Arctique.
En plus de travailler sur les navires qui naviguent en eaux canadiennes, les membres du SIU peuvent également travailler à bord de navires qui livrent de la marchandise aux États-Unis, en Europe et en Amérique du Sud.