Le Regroupement s’inquiète du refus persistant du gouvernement Legault à ne pas reconnaître l’existence du racisme systémique et donc, à ne pas prendre les actions qui s’imposent pour le combattre et ainsi avancer pour une société plus juste et équitable pour tout le monde. « Les injustices vécues par les personnes autochtones et racisées sont réelles ! Par exemple, qu’il s’agisse des interpellations policières, de l’accès au logement ou au marché du travail, les personnes racisées subissent des discriminations importantes qui portent atteinte à leurs droits », s’indigne Naélie Bouchard-Sylvain, porte-parole du RÉPAC 03-12. On peut prendre aussi l’exemple de la pandémie pour illustrer nos propos. Les personnes racisées, parce qu’elles sont surreprésentées dans les emplois précaires et les métiers de premières lignes, ont été plus durement touchées par la pandémie que les personnes blanches. Et qu’en est-il de l’accès aux soins de santé ? Les cas de discriminations et de préjugés racistes envers les autochtones sont connus depuis longtemps à l’Hôpital de Joliette. Ces mauvais traitements ont même été notés et soulignés dans le rapport Viens en 2019. Or, l’Hôpital n’a pris aucun moyen pour y remédier jusqu’à ce que le pire survienne, soit le décès filmé de Joyce Echaquan sous une pluie d’insultes racistes. Voilà autant de preuves de l’existence d’un racisme systémique qui va au-delà des personnes qui énoncent des propos racistes.
La reconnaissance est un premier pas, mais encore faut-il ensuite que l’on s’y attaque. C’est dans cette idée que le Regroupement est préoccupé par l’absence de gestes et d’actions claires de la part de la Ville sur cet enjeu. Par exemple, il n’existe aucune donnée sur les interpellations policières en fonction de l’appartenance ethnoculturelle. Pourtant, de nombreux groupes sociaux dénoncent l’existence de profilage racial par le Service de police de la ville de Québec (SPVQ). Bien que le chef de police nie que cette pratique ait lieu au sein du SPVQ (qui ne compte d’ailleurs aucun policier noir ou autochtone), les statistiques témoignent du contraire. Dans les grandes villes nord-américaines, les personnes racisées se font interpeller quatre à cinq fois plus souvent par la police que les personnes non racisées. « Ce serait bien surprenant que la Ville de Québec y fasse exception ! Maintenant que le chef de police actuel quitte ses fonctions, nous voulons que la personne qui le remplace se sorte la tête du sable et collecte les données qu’on demande depuis longtemps ! » s’indigne Naélie Bouchard-Sylvain.
En novembre, nous apprenions que la Ville de Québec trône au sommet des pires villes au Canada pour ce qui est des crimes haineux. Ces crimes visent principalement les personnes avec une origine ethnique, une religion ou une orientation sexuelle différente de la majorité. Le Regroupement s’attend que la Ville prenne des actions sans plus tarder afin de s’attaquer à ce fléau. Par ailleurs, il est aussi temps que le SPVQ commence à prendre au sérieux cette question, qu’il se montre plus rigoureux dans la collecte de données sur les crimes haineux et qu’il accorde plus de temps et d’énergie aux gens qui portent plainte pour ce type de crime.
Le Regroupement invite la population à emboîter le pas en apposant une affiche dans leur milieu. Les affiches sont disponibles sur notre site web www.repac.org.
Le RÉPAC 03-12 regroupe une quarantaine de groupes communautaires partageant des pratiques d’éducation populaire autonome et un engagement envers la justice sociale.
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