Amplification de la discrimination systémique du groupe social des femmes
Selon le rapport produit par L’R des centres de femmes le 3 avril dernier, les politiques d’austérité ont des conséquences multiples sur la condition féminine : il faut réaliser les effets de système. « L’austérité semble amplifier la discrimination systémique à l’endroit des femmes, comme groupe social. En d’autres mots, elle causerait d’importants reculs sur les conditions de vie des femmes parce qu’elles sont des femmes, et ce, à plusieurs niveaux simultanément », explique Valérie Gilker Létourneau, co-coordonnatrice de L’R.
Violence systémique
Les mesures d’austérité contraignent le groupe social des femmes à faire certains choix économiques, mais il apparaît qu’elles le limitent aussi socialement et juridiquement, l’empêchant de réaliser ses droits économiques, sociaux et culturels. « Il pourrait être à propos, par conséquent, de parler de violence systémique », soutient Mélanie Sarazin, présidente de la FFQ. Le caractère systémique de la violence des mesures d’austérité sur les femmes peut être résumé de la manière suivante : chaque limitation ou contrainte générée par les mesures d’austérité à certains égards contribue à l’amplification des limitations ou contraintes générées par les mesures d’austérité à d’autres égards.
Proches des femmes, les regroupements peuvent témoigner des importants reculs en condition féminine
Plusieurs regroupements féministes provinciaux souhaitent ainsi rétablir les faits par rapport aux impacts des mesures d’austérité sur les femmes : l’Alliance des maisons d’hébergement de 2e étape pour femmes et enfants victimes de violence conjugale, le Centre de documentation sur l’éducation des adultes et la condition féminine (CDEACF), le Conseil d’intervention pour l’accès des femmes au Travail (CIAFT), la Concertation des luttes contre l’exploitation sexuelle (CLES), la Fédération des associations de familles monoparentales et recomposées du Québec (FAFMRQ), la Fédération des femmes du Québec (FFQ), la Fédération du Québec pour le planning des naissances (FQPN), la Fédération des maisons d’hébergement pour femmes, le Regroupement des maisons pour femmes victimes de violence conjugale, le Réseau des lesbiennes du Québec (RLQ-QLN), le Réseau québécois pour la santé des femmes (RQASF), L’R des centres de femmes du Québec (L’R), Relais-femmes et le Réseau des tables régionales de groupes de femmes du Québec.
En outre, rappelons que le Groupe des Treize souhaite que la prochaine politique d’égalité tienne compte des impacts des mesures d’austérité sur les femmes.