L’Université Laval a annoncé qu’un comité de travail sera créé pour réfléchir aux moyens à employer pour appliquer cette transition. ULaval sans fossiles a d’ailleurs accepté de siéger sur ce comité suite à l’invitation de l’administration : « Nous accueillons positivement la création de ce comité et nous y participerons activement afin d’y faire valoir les valeurs environnementalistes qui ont motivé notre démarche, mais aussi afin de porter une voix étudiante lors de ce processus » affirme Lauréanne Dussault-Desrochers, étudiante en médecine et co-porte-parole d’ULaval sans fossiles.
Les étudiants insistent sur le fait que cette annonce ne met pas un terme à la campagne ; bien au contraire, celle-ci demeurera active tant et aussi longtemps que le désinvestissement n’aura pas eu lieu. Le groupe ULaval sans fossiles demeurera vigilant quant à la suite des événements et exigera des actions concrètes : « Sans douter de la bonne foi de l’Université Laval, nous nous assurerons que cette annonce soit plus qu’un exercice de relations publiques ou encore qu’elle sombre dans l’oubli après la course au rectorat », a tenu à préciser Joé Habel, étudiant en physique et co-porte-parole d’ULaval sans fossiles. L’enjeu de la transparence du processus a aussi été soulevé : « Tout au long du processus de désinvestissement, une transparence exemplaire sera de mise ; c’est notamment ce qui permettra à l’Université Laval de garder l’appui et la confiance de notre mouvement ainsi que de la communauté étudiante », a renchéri Raphaël Létourneau, étudiant en sociologie et co-porte-parole d’ULaval sans fossiles.
Des appuis importants
Lors des derniers mois, la campagne ULaval sans fossiles s’est rendue visible sur le campus ainsi que dans les médias. Le groupe a reçu l’appui de la Confédération des associations d’étudiants et d’étudiantes de l’Université Laval (CADEUL), de l’Association des étudiantes et des étudiants de Laval inscrits aux études supérieures (AELIÉS), d’Univert Laval et de Québec solidaire - Université Laval. ULaval sans fossiles a également eu le support de la Fondation David Suzuki et du Centre québécois du droit de l’environnement.
Une campagne associée à un mouvement planétaire
ULaval sans fossiles est une campagne d’initiative étudiante lancée en novembre 2016 qui exige que l’Université Laval retire ses investissements dans les énergies fossiles. Elle s’inscrit dans le mouvement plus large de désinvestissement des combustibles fossiles qui a pris naissance en 2012 et qui regroupe maintenant plus de 684 institutions et gouvernements locaux ainsi que plus de 60 000 personnes à l’échelle planétaire qui ont choisi de sortir partiellement ou complètement leurs placements des énergies fossiles. Au total, c’est plus de 5 000 milliards$ qui ont été désinvestis des hydrocarbures à ce jour et ce montant ne cesse de croître.