« Ces demandes sectorielles visent non seulement une bonification de nos conditions de travail en général, mais elles ont également le potentiel d’améliorer la qualité des soins et des services à la population, a insisté Carolle Dubé, présidente de l’APTS. Le gouvernement, qui dit faire de la santé et des services sociaux une de ses grandes priorités, aurait tout intérêt à faire preuve d’écoute s’il veut réaliser ses engagements en ce domaine et donner ainsi un véritable coup de barre. »
« Le régime d’austérité et la réforme du réseau ont en commun d’avoir poussé nos membres dans leurs derniers retranchements sur le plan des conditions de travail et d’exercice de leur profession, de poursuivre Carolle Dubé, pénalisant du coup la qualité et l’accessibilité des services à la population. Témoins, les listes d’attente en protection de la jeunesse et en santé mentale, ou encore les aîné·e·s qui manquent de soins à domicile. Sans oublier la pénurie de main-d’oeuvre qui affecte le réseau à cause d’un personnel épuisé, d’un effectif qui s’étiole (notamment au profit du privé) et d’une relève qui voit de moins en moins l’attrait d’y travailler. »
Réforme et compressions budgétaires ont notamment fait exploser le taux d’assurance salaire. Selon les données du ministère de la Santé et des Services sociaux, cela a coûté plus de 555 millions $ en 2017. « Le gouvernement doit comprendre que des économies substantielles sont à portée de main, souligne Carolle Dubé, s’il améliore les conditions de travail de nos membres qui, depuis des années, travaillent jusqu’à se rendre malades. L’équation est simple et mérite que l’État s’y attarde sérieusement. Et la population lui sera reconnaissante s’il prend mieux soin du personnel qui prend soin d’elle. »
« Le réseau n’est pas une usine, insiste la présidente de l’APTS. Ce sont des personnes en chair et en os qui prodiguent des soins et des services à d’autres personnes, souvent en détresse. On fait erreur en utilisant des méthodes strictement comptables et des objectifs de performance dignes d’une chaîne de montage pour gérer le réseau. Les Québécois et les Québécoises s’attendent à recevoir des soins et des services de qualité au moment où ils et elles en ont besoin, et non à passer des heures aux urgences ou des mois sur une liste d’attente. »
« Si on veut en sortir un jour, de plaider la présidente de l’APTS, il faudra bien que le gouvernement écoute nos solutions, nous qui sommes des acteur·rice·s de premier plan. Le gouvernement précédent ne l’a pas fait et la situation a empiré. Si monsieur Legault emprunte la même voie, il obtiendra les mêmes résultats, au mépris de ses engagements et de sa bonne volonté. Les Québécoises et les Québécois s’en souviendront aux prochaines élections. »
Rappelons que l’alliance APTS-FIQ, qui regroupe 131 000 membres, a déposé ses demandes communes ou intersectorielles la semaine dernière, dont les demandes salariales. Elle réclame des hausses de 7,2 % par année sur trois ans pour ses salarié·e·s, soit 4 % par année pour compenser une baisse de 12 % de leur pouvoir d’achat par rapport à l’ensemble des travailleur·euse·s depuis l’an 2000 ainsi que 3,2% pour la hausse du coût de la vie, pourcentage qui s’aligne sur les niveaux d’augmentation qui ont cours actuellement dans d’autres secteurs de l’économie québécoise et canadienne.
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