Montréal, le 22 mars 2021 - Le 29 mars 1987, le peuple haïtien en ratifiant massivement la Constitution de 1987 pensait avoir sonné le glas de la dictature et jeté avec celle-ci les bases d’un État démocratique. Pourtant, les événements récents montrent que la démocratie est en danger avec la violation continue de la Constitution de 1987 par le pouvoir de facto de Jovenel Moïse dont le mandat a pris fin le 7 février 2021. Contrairement à ses responsabilités et aux prescrits de la Constitution, Jovenel Moïse n’a pas organisé les élections pour le renouvellement du tiers du Sénat, pour la chambre des députés et les autorités locales. Sa volonté de démanteler les institutions haïtiennes est manifeste avec la mise à la retraite de trois juges de la Cour de cassation et la publication d’un décret restreignant le pouvoir de contrôle a priori de la Cour Supérieure des comptes et du contentieux administratif. Il s’apprête aussi à organiser un référendum pour faire accepter une
nouvelle Constitution alors que l’article 284.3 de la Constitution de 1987 amendée l’interdit : « toute consultation populaire tendant à modifier la constitution par voie de référendum est formellement interdite ». Ces mesures visent à donner un vernis légal aux pratiques dictatoriales du gouvernement illégal de Monsieur Jovenel Moïse et faire sauter tous les verrous constitutionnels limitant le pouvoir du président de la République.
Ce projet est contesté et dénoncé par les institutions haïtiennes légales, les organisations de la société civile, les forces politiques, le peuple haïtien dans sa grande majorité. Malgré les mouvements de protestation contre ce pouvoir de facto et ses pratiques de terreur, les pays constituant le Core Group (États-Unis, Canada, France, Brésil, etc.), l’Organisation des États américains, les Nations Unies (en particulier le Bureau intégré des Nations Unies en Haïti) cautionnent les agissements du pouvoir de facto de Jovenel Moïse et sa volonté d’organiser un référendum pour faire approuver une nouvelle constitution.
Un grand mouvement de solidarité internationale avec Haïti qui regroupe diverses organisations, dont la Coalition haïtienne au Canada contre la dictature en Haïti (CHCDH), est lancé pour le 29 mars 2021. La CHCDH appelle donc les forces progressistes, le peuple canadien et québécois à se solidariser avec le peuple haïtien. Elle les convie à se joindre à cette journée de solidarité internationale avec la lutte du peuple haïtien, le lundi 29 mars 2021 de 11 h à 13 h devant le consulat haïtien à Montréal sis au 300 Rue Léo Pariseau. Elle invite l’ensemble de la société canadienne et québécoise à se rallier au mouvement et à rompre le silence pour dire Non à la dictature en Haïti ! Non au référendum inconstitutionnel ! Non à l’ingérence impérialiste ! Oui à la lutte du peuple haïtien !
Coalition hatienne au Canada contre la dictature en Haiti,
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